Space Rennes 2025, le défi du renouvellement des générations agricoles en Bretagne
À l’occasion du Space, le salon international de l'élevage, qui ouvre ses portes à Rennes ce mardi 13 septembre, focus sur le renouvellement des générations dans l’agriculture bretonne. Chaque année, 700 jeunes choisissent de faire de l’agriculture leur métier, mais une installation seulement remplace trois départs à la retraite.
Photo de Chris Ensminger sur UnsplashLa Bretagne reste la première région agricole de France. Près de 60 % du territoire est consacré à l’agriculture, essentiellement à l’élevage. La région est leader national dans la production de porcs (56 %), de poulets (32 %), d’œufs (37 %), de lait (23 %) et de veaux (19 %). Elle domine également dans la culture de légumes comme l’artichaut (63 %), le chou-fleur (79 %) ou encore l’échalote (69 %).
Chaque nouvelle installation contribue à préserver ces filières et à maintenir l’économie rurale. Néanmoins, la profession fait face à un défi démographique : 700 jeunes bretons choisissent de faire de l’agriculture leur métier chaque année, mais pour un jeune qui s'installe, trois exploitants partent à la retraite.
Des aides pour renforcer les installations
Pour soutenir cette jeunesse agricole, la Région Bretagne a récemment augmenté la dotation jeune agriculteur, qui passe de 22 000 à 30 000 € pour une installation à titre principal. Une aide revalorisée qui doit inciter davantage de jeunes à franchir le pas, alors que près de la moitié des agriculteurs bretons partiront à la retraite d’ici dix ans.
À cette dotation nationale s’ajoutent les soutiens régionaux comme agri invest, destiné à financer la modernisation et la transition énergétique des exploitations. En 2024, ce dispositif a accompagné plus de 800 projets, pour un montant total de 28 millions d’euros. "Investir dans l’installation des jeunes, rappelle le président de Région, Loïg Chesnais-Girard, c’est investir dans l’avenir de l’agriculture bretonne." L’ambition affichée est d'atteindre 1 000 nouvelles installations par an d’ici 2028, afin d’assurer la relève et maintenir la compétitivité des filières.
Un processus de transmission du métier
À Melesse, près de Rennes, l’agriculteur laitier Pierre Gieu a entamé son processus de transmission il y a trois ans. Un choix mûrement réfléchi, guidé par la volonté de préparer l’avenir de son exploitation, avec deux repreneurs potentiels identifiés. Il se dit confiant : “Il y a un bel avenir pour l’agriculture en Bretagne, c’est un métier difficile certes, mais ceux qui choisiront d’embrasser le métier auront normalement, une belle vie devant eux”, affirme-t-il.
Les chiffres semblent lui donner raison : 95 % des repreneurs, même lorsqu’ils ne sont pas issus du milieu agricole, restent installés. Et la moitié d’entre eux choisissent de franchir le pas hors cadre familial.

