Protection de l’enfance : Éviter la double peine aux victimes de violences grâce aux UAPED
Dans une zone tenue secrète de l’Hôpital de Hautepierre à Strasbourg, un service dédié aux mineurs subissant des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, a été inauguré le 19 septembre 2025. Cette Unité d'Accueil Pédiatrique Enfants en Danger (UAPED) regroupe des professionnels de la santé et de la justice, pour une action plus efficace et respectueuse du vécu des victimes.
PixabayUne prise en charge globale “permet d’éviter les déplacement des mineurs et les redites” souligne Clarisse Taron, procureure de la République de Strasbourg. “Il a été largement documenté combien il est négatif pour un enfant d’avoir à redire et donc revivre ce qu’il a vécu en tant que victime.” C'est avec cet esprit que l'Unité d'Accueil Pédiatrique Enfants en Danger (UAPED) de Strasbourg, a été créée.
Retrouver confiance
La disposition des lieux vise aussi à empêcher la répétition. A leur arrivée, les enfants sont accueillis dans une salle de mise en confiance. Cet espace coloré et plein de jouets sert à “recréer un lien (...) vis-à-vis des adultes”, précise Louise Villeneuve, directrice déléguée au pôle pédiatrique des Hôpitaux universitaires de Strasbourg.
En passant une porte communicante, les mineurs rejoignent une salle d’audition, volontairement sobre. “Le but est de ne pas distraire l’enfant (...) au-delà d’un certain temps, surtout chez les petits, les auditions ne sont plus très contributives”, explique le Dr Alexis Walch, chirurgien en traumatologie pédiatrique. Équipée d’une vitre sans teint, de micros et d’une caméra, cette pièce permet aux policiers et gendarmes de recueillir les témoignages des victimes.
Une méthode difficile à suivre
Ces précautions restent peu suivies dans le reste de la chaîne judiciaire pour qui le besoin de précisions est essentiel. “Je vais être complètement honnête, c’est compliqué", reconnaît Clarisse Taron. "Même si on va réduire le nombre d’audition d’un mineur, il sera entendu une fois par un enquêteur (...) il en reparlera à la psychologue. Quand il y aura une instruction ouverte, le juge réentendra l’enfant et il le sera peut être encore devant la juridiction de jugement", détaille la procureure de la République. Néanmoins, l'utilité de l'UAPED de Strasbourg est déjà prouvée : depuis le mois de janvier, 600 mineurs y ont été reçus. Parmi eux, une vingtaine a été auditionnée.

