Les agriculteurs se mobilisent cette semaine, alors que l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi Duplomb a débuté ce lundi après-midi. À travers les défenseurs et les détracteurs de ce texte, ce sont deux visions de l’agriculture qui s’opposent. Exemple devant la permanence de la députée LFI Mathilde Hignet, en Ille-et-Vilaine, ce matin.
L’examen de la proposition de loi pour lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur a débuté ce lundi après-midi à l’Assemblée nationale. Ce texte porté par le sénateur Laurent Duplomb, et censé répondre à la crise agricole de 2024, suscite de sérieuses oppositions, entre les syndicats agricoles qui le soutiennent... Et ceux qui y voient un recul environnemental.
Exemple ce matin devant la permanence parlementaire de la députée Mathilde Hignet, en Ille-et-Vilaine, à Guipry-Messac. Son groupe parlementaire, la France insoumise, a déposé avec les autres partis de gauche 3 500 amendements, laissant planer le doute sur la possibilité d’examiner le texte dans le délai de cinq jours initialement prévu.
La FDSEA avaient annoncé une manifestation, déclarée en préfecture. Une vingtaine d'adhérents du syndicat, à bords de machines agricoles, se sont rendus sur place en fin de matinée, dont le président départemental, Cédric Henry. "Nous sommes venus pour discuter avec la députée, dialoguer pour comprendre leur stratégie d'obstruction." Pour l'éleveur laitier installé à Paimpont, "il faut que la proposition de loi aboutisse. Il y a des avancées en termes de retenues d'eau, d'élevage, de simplification dans ce texte."
Face à lui, et en soutien à la députée, une centaine d’adhérents de la Confédération paysanne avaient également fait le déplacement. "On propose de réintroduire des pesticides dangereux, des néo-nicotinoïdes, on propose de brider l'Anses, d'agrandir les élevages sans contrainte", peste Charlotte Kerglonou, porte-parole du syndicat en Ille et Vilaine. "C'est un retour en arrière très dangereux. Nous, on veut que les paysans sortent de la dépendance aux pesticides, poursuit-elle. Et tant que il n'y aura pas d'interdiction, les autres méthodes n'évolueront pas."
Figurent aussi parmi la vingtaine d’articles de cette proposition de loi, les relations entre les agriculteurs et l'Office national de la biodiversité (OFB).
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