"On est rentré dans un tout sanitaire très déshumanisant", selon Laurent Frémont
Le Covid-19 tue tous les jours dans notre pays et à travers le monde, avec des milliers de familles qui se trouvent dans la peine et la tristesse. Avec l’augmentation des décès causés par la pandémie de coronavirus, on estime qu’il y a neuf personnes en deuil pour chaque décès. Elles doivent souvent dire au revoir à leur proche sans pouvoir se parler ni se toucher. C’est ce qu’à vécu Laurent Frémont.
"Mon père est parti seul"
"Mon père a été hospitalisé en octobre dernier. Il était en pleine santé, à 70 ans et on nous a interdit toutes les visites. Jusqu'au bout, on nous a interdit de le voir et il est parti seul. On nous a menti en disant qu’il était mort du Covid alors qu’il était mort d’une septicémie contracté dans son service de réanimation", témoigne Laurent Frémont. Selon lui, on fait face à un système de santé "qui est pris dans une folie sanitaire". "On est rentré dans un tout sanitaire très déshumanisant", ajoute-t-il.
Laurent Frémont n’a pas pu voir son père lorsqu’il était hospitalisé. Selon lui, "l’interdiction des visites qui est la norme depuis un an dans les établissements prospère sur un flou juridique". "Il n’y a aucun moyen de rendre contraignant ce principe des visites aux proches. Les directions en profitent pour fermer leurs services. On se retrouve face à l’arbitraire de ces équipes", regrette-t-il. Face à ces fermetures et au sentiment d’impuissance que cela peut provoquer, Laurent Frémont veut permettre aux familles de saisir un juge des référés.
"De nombreux croyants n’ont pas accès aux derniers sacrements"
L’indignation de Laurent Frémont ne s’est pas arrêtée à la mort de son père. "Le scandale absolu c’est qu’il y a de nombreux croyants qui n’ont pas accès aux derniers sacrements. Pour tout ce qui est funéraire, les toilettes mortuaires sont interdites, les corps sont traités avec beaucoup de négligence. Cette société qui se dit progressiste ne respecte pas ses morts", lâche-t-il, même s’il constate des améliorations depuis quelques semaines.
"Après trois mois de sidération", Laurent Frémont s’est rendu compte que son cas n’était pas isolé et a décidé de créer le collectif "Tenir ta main", avec Stéphanie Bataille. Ils ont reçu "plus de 8000 témoignages similaires" et observé une très forte solidarité. "Nous voulons rendre hommage à toutes ces victimes parties seules. Notre deuxième objectif c’est de faire en sorte que plus jamais ce genre de situation ne se reproduise", affirme-t-il.
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