Ne passons pas d’une crise sanitaire à une crise humanitaire
Il fait froid, humide et nous sommes inquiets pour ces milliers de personnes qui sont sans logement, hébergées dans des centres ou chez des copains, ou qui dorment dans leur voiture ou en squat. Toutes ces personnes qui ne voient pas de solution à leur problème de logement et doivent aujourd’hui survivre sans pouvoir se projeter vers demain.
Bien entendu, nous souhaitons tous que l’année 2021 puisse être meilleure que la précédente, mais attention, ne passons pas d’une crise sanitaire à une crise humanitaire. Les mesures d’aides financières ponctuelles mise en place depuis le mois de mars pour les familles pauvres ne permettent pas de compenser la montée du chômage, l’envol des demandes de RSA, l’explosion des besoins en aide alimentaire. Sans parler de l’inaccessibilité des minima sociaux aux jeunes de moins de 25 ans qui, s’ils n’ont pas de soutien familial, se trouvent sans aucune ressource. Etudiants, mais aussi jeunes précaires et peu qualifiés, ils sont en danger.
Dans ses vœux aux Français, le Président de la République a assuré avoir "une pensée pour tous nos compatriotes vivant dans la précarité, parfois la pauvreté, pour qui la crise que nous traversons rend le quotidien plus difficile encore". Une pensée ne suffit pas ! Dans les faits, les associations sont toujours en attente de vraies mesures structurelles pour répondre durablement aux urgences sociales et endiguer la vague de pauvreté.
Le Collectif des Associations Unies, 40 associations unies contre le mal logement a formulé 16 propositions pour sortir de cette crise majeure. Par exemple, garantir à toute personne en difficulté un accès digne à l’alimentation et aux produits d’hygiène à travers une nouvelle campagne de distribution de chèques services. Pres de 8 millions de personnes qui sollicitent l’aide l’alimentaire selon les chiffres de sept 2020
Garantir l’accès inconditionnel à l’hébergement et la mise à l’abri de toute personne à la rue : dans les grandes villes 80% des personnes qui appellent le 115, restent sans solution. Cela signifie qu’il faut ouvrir de nouveaux lieux d’hébergement et accueils de jours pour compenser les restrictions de l’accueil liées aux consignes sanitaires.
Investir massivement dans le logement très social car de nombreuses personnes seraient pretes à occuper un vrai logement s’il y avait une offre.
Lancer au plus vite un plan national de lutte contre l’habitat indigne,et les passoires thermiques comme le propose également la Convention citoyenne pour le Climat.
Ce ne sont que quelques exemples mais il y a urgence si l’on ne veut pas que la crise sanitaire se transforme en crise humanitaire !
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