Mercantour: le Parc National menacé par une fusion avec l'Office Français de la Biodiversité
Pour faire des économies, l'Etat français projette la fusion de plusieurs agences dans le domaine environnemental. Parmi les pistes envisagées, celle de la fusion des Parcs nationaux avec l'Office Français de la Biodiversité inquiète les élus locaux et salariés du Parc du Mercantour.
Un panneau annonçant l'entrée dans le Parc national du Mercantour dans la vallée de la Gordolasque - RCFSupprimer ou fusionner 30 % des opérateurs publics de l'Etat. Pour trouver des économies, le gouvernement est créatif pour présenter un projet de loi (serré) de finances pour 2026. Parmi les opérateurs publics qui ont une cible dans le dos, il y a les parcs nationaux: Calanques, Port-Cros, Mercantour sont concernés. Des lieux touristiques et une manne économique locale en plus d'être des protecteurs efficaces de la biodiversité. La loi Giran de 2006 avait aussi permis "l’association des collectivités locales à la politique du parc" afin de "s’organiser pour protéger une nature exceptionnelle et en tirer parti pour le bien-être de leurs habitants sans compromettre la conservation à long terme de ces joyaux de nature".
Des "fusions destructrices" ?
C'est tout cela qui est désormais en danger avec le projet de fusion avancé. La sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Alexandra Borchio-Fontimp, s'en inquiète. "Dans le cas d'une fusion au sein de l'OFB, cela entraînerait une recentralisation de la gouvernance ce qui aurait pour conséquence d'éloigner la prise de décision des territoires et risquerait, en outre, de créer un sentiment d'exclusion des acteurs et élus locaux" constate l'élue locale. Les représentants du personnel, rassemblés à Tende en début de semaine, ont voté une motion d'opposition à l'unanimité soutenue par le président du Département des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy. Le syndicat national de l'environnement parle, sans mâcher ses mots, de "fusions destructrices entre des organismes au détriment de la qualité du service qu’ils rendent au public".
Protéger efficacement la biodiversité
La sénatrice des Alpes-Maritimes monte au créneau et porte un argument venu d'un rapport de l'inspection générale de l'Environnement et du développement durable, publié en février 2025, "qui faisait en ce sens état de la nécessité de garantir la pérennité du modèle actuel qui permet une réelle protection de biodiversité ainsi qu'un développement local essentiel". Le seul Parc national du Mercantour est visité annuellement par plus de 800 000 amoureux de la nature.

