Marseille : dans les cimetières aussi une crise des logements
Une journée pour se rappeler de ceux qui ne sont plus avec nous. Chaque année lendemain de la Toussaint, la fête des morts est l’occasion d’aller se recueillir sur la tombe d’une être aimé. Mais certaines ne reçoivent aucune visite depuis plusieurs années et c’est un vrai problème pour les mairies comme à Marseille où l'on guette les tombes abandonnées car la ville manque de 30.000 places de cimetières.
Jean-François a vécu en Provence toute sa jeunesse avant de partir vivre à Paris. Récemment il a voulu retracer l’histoire de sa famille et il retrouve comme ça la tombe de son arrière grand mère
“Elle s'appelait Jenny. J'ai toujours adoré ce prénom”
Retrouver cette tombe en pierre blanche, d'une aïeule dont seul le récit familial lui rappelait l'existence a été un "grand moment d'émotion" pour Jean-François.
Une année pour donner signe de vie
Dans le cimetière Saint Pierre, la tombe de Jenny est de nouveau fleurie. Mais beaucoup d'autres semblent abandonnées même si elles ne sont pas inoccupées. Pour faire face à cette crise des logements éternels la ville de Marseille doit régulièrement procéder à des contrôles explique Attab Fadlah, élu en charge des cimetières.
"Lorsqu'une tombe semble abandonné, nous posons une affichette dessus pur que les descendants qui viendraient s'y recueillir donnent signe de vie."
Depuis 2022 le délai légal d'attente au moment où cette notice est apposée sur la tombe est d'une seule année, contre trois ans auparavant. Ensuite, si aucun descendant ne s'est manifesté, sur ordre du tribunal la mairie peut "reprendre la tombe". Les ossements sont mis en boîte et rangés dans l'ossuaire. "Si un descendant se manifeste après ce délai d'un an nous pourrons lui indiquer exactement où les ossements ont été rangés."
Pour obtenir une location à Saint Pierre, la liste d’attente est longue. A l'échelle de la ville, il manque 30.000 places dans les cimetières marseillais.
La ville de Marseille envisage de réduire la durée maximale des contrats à 50 ans renouvelables. Et c’est finalement un simple bouquet de fleurs qui peut protéger le bail.
Pour réduire le nombre de tombes abandonnées la Ville de Marseille envisage de mettre fin aux concessions perpétuelles et ne proposer que des baux de 15, 30 ou 50 ans renouvelables.
Adapter les cimetières à la population
Dans les cimetières marseillais, hormis le manque de place général, la mairie cherche à créer plus de "carrés musulmans". Dans chaque cimetière différents emplacements sont créés pour accueillir les différentes confessions religieuses.
"Avant, nos concitoyens musulmans souhaitaient se faire enterrer au pays. 8 sur 10 se faisaient rapatrier" détaille Attab Fadlah. Aujourd'hui cette pratique se perd, au profit d'un enterrement en France. La ville doit donc s'adapter pour permettre aux personnes de confessions musulmanes d'être enterrée selon le rite musulman, à savoir un tombeau tourné vers la Mecque.
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