En mai, la DDTM de la Manche a lancé une campagne de déclaration volontaire pour la pêche à la palourde, destinée à évaluer la ressource. Les explications de Max Lecampion, co-président de l’APP2R, Association pour une pêche à pied respectueuse de la ressource.
Certains s’en offusquent, d’autres n’en ont pas encore entendu parler. Depuis mai, les pêcheurs amateurs sont invités à déclarer leur pêche de palourdes. « Il s’agit bien d’une déclaration volontaire, ce n’est nullement une obligation », explique Max Lecampion, co-président de l’APP2R, l’Association pour une pêche à pied respectueuse de la ressource. « Les informations collectées ne sont pas utilisées à des fins de police », précise les services de l’État sur leur site.
Max Lecampion revient sur le point de départ de cette déclaration volontaire : « Autour de l’été 2023, des pêcheurs à pied professionnels sont arrivés sur la côte ouest de la Manche, venant de la Somme. Cette présence a ému les habitants qui soupçonnaient ces pêcheurs de contribuer au pillage de la ressource de palourdes sur nos côtes ». Les pêcheurs professionnels payent une licence pour pratiquer cette pêche, en respectant une réglementation différente de celle des pêcheurs de loisirs. Ils peuvent prélever jusqu’à 20 kilos de palourde par jour et par personne, alors que les pêcheurs de loisirs ne peuvent pas prélever plus de 100 palourdes par jour.
Cette déclaration va nous permettre de bien évaluer la ressource et d’adapter la réglementation
Après la tenue de plusieurs réunions sur cette problématique, une instance de concertation s’est mise en place avec les différents usagers du littoral sous l’égide de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). « Il nous est apparu nécessaire d’estimer la ressource de palourdes sur notre littoral. Est-elle abondante, très abondante, voire en danger ? De manière à adapter la réglementation », explique Max Lecampion. Ce dernier insiste : « Il ne s’agit pas d’un permis de pêche ».
Sur cette déclaration, les pêcheurs sont invités à noter notamment leur fréquence de pêche, leur commune de résidence, la cale d’accès qu’ils utilisent, le nombre de palourdes prélevées, leurs tailles, etc.
Sur le littoral manchois, la palourde est un coquillage prisé et abondant, présent sur de nombreux sites, concrètement à la praire. Elle peut se pêcher toute l’année et, là encore, à la différence de la praire, il n’y a pas besoin d’aller très loin puisqu’elle vit très près de la côte. Pour Max Lecampion, pêcheur confirmé, la ressource ne semble pas diminuer. « On a une explication à cela : la palourde japonaise est élevée sur le site de Chausey. Au moment de la reproduction, les larves sont libérées dans les courants marins. […] Le gisement n’est pas en danger, mais on peut se demander ce qu'il se passerait s’il arrivait quelque chose sur l’élevage de Chausey », conclut-il.
Pour rappel, la palourde peut se pêcher toute l’année. Dans la Manche, elle doit mesurer au minimum 4 cm et dans une limite de 100 palourdes par personne. Des contrôles sont effectués régulièrement. Le document de cette déclaration volontaire se trouve sur le site de la DDTM et des associations de pêcheurs à pied.
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