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L’union de la gauche ornaise : une synthèse impossible entre le chevènementiste et la rousseauiste.

Un article rédigé par Aurélien Vurli - RCF Orne, le 6 mai 2022 - Modifié le 10 mai 2022
Journal normandEnro Union de la gauche Ornaise

Les accords de la NUPES signés entre le Parti socialiste (PS), Europe Ecologie les Verts (EELV), le Parti communiste français (PCF) et La France Insoumise (LFI) prévoient une répartition des circonscriptions entre ces différentes forces politiques.

Mais cette répartition ne prend pas toujours en compte des dynamiques au sein des territoires ou les orientations idéologiques de ceux se revendiquant de la gauche. Illustration dans la deuxième circonscription de l’Orne.

 

Jean-Luc Mélenchon et ses troupes défilant le 1er mai et appelant à l'Union de la gauche (®Aurélien Vurli RCF Orne)Jean-Luc Mélenchon et ses troupes défilant le 1er mai et appelant à l'Union de la gauche (®Aurélien Vurli RCF Orne)

Le choc des cultures et des générations. D’un côté, l’ex-socialiste, 57 ans, nostalgique des années où Jean-Luc Mélenchon et Dominique Strauss-Kahn se côtoyaient au PS. De l’autre, une entrepreneuse de 39 ans, issue du monde associatif et investie par la NUPES. Et des positions unionistes diamétralement opposées. 

 

Dans cette circonscription très ancrée à droite avec un survote pour Eric Zemmour et Valérie Pécresse au premier tour et où Marine Le Pen talonnait Emmanuel Macron au soir du second tour. Ce duel des gauches paraît fatal pour le 12 juin. 

 

Une stratégie d’union opposée 

 

Le premier prétendant, Christophe Joseph, qui peut apparaître comme un dissident, dit avoir œuvré au rassemblement de la gauche dans sa circonscription. 

En effet, ce chevènementiste s'est rapproché de tous les partis politiques dans sa circonscription.

 

Il a d’abord été soutenu par plusieurs partis de gauche rassemblés au sein de la Fédération de la gauche républicaine (Mouvement Républicain et Citoyen, Les Radicaux de Gauche, L’Engagement d’Arnaud Montebourg, Gauche Républicaine et Socialiste, Nouvelle Gauche Socialiste). Ce militant de toujours est aussi allé à la rencontre des chefs de file de LFI pour dialoguer qui "attendaient les directives de leur direction nationale. Pour un parti qui dit se construire depuis la base, je sens comme une contradiction" nous lâche-t-il.

 

Mais Christophe Joseph peut compter sur un soutien de taille, et un peu contradictoire : le PCF. La fédération de l’Orne a décidé de soutenir sa candidature, contre celle de Cécile Bussière pourtant investie par la NUPES dont le parti est signataire. Nicolas Ledentu, 1er secrétaire fédéral de l’Orne, assume cette contraction : “M. Joseph avait soutenu la candidature de Fabien Roussel pendant la présidentielle. Il y a des accords nationaux, mais il y a des accords qui se passent différemment sur le terrain", assure-t-il. 

 

Une situation que Cécile Bussière dénonce et rappelle le PCF à ses obligations en soutenant sa candidature. Investie par EELV en avril dernier, cette proche de Sandrine Rousseau aurait envisagé une candidature en solitaire dans l’Orne. Aujourd'hui investie par la NUPES, elle a une plus grande chance de percer dans cette circonscription très ancrée à droite. Mais les chances de l’emporter sont plus faibles si l’autre candidat de l’union de la gauche maintient sa candidature. 

 

Deux visions politiques différentes

 

Il n’y a pas que les générations et les logos qui séparent ces deux candidats de gauche. Christophe Joseph insiste sur leurs divergences : En premier point, le nucléaire. Dans son entourage, on dit que la stratégie portée par Jean-Luc Mélenchon n’est pas crédible. Une position  que Cécile Bussière n’estime pas indépassable : “Les communistes, qui soutiennent également le nucléaire, font bien partie de l’accord” assure-t-elle. 

 

Celui qui s'affirme comme n'étant pas un "homme à déconstruire", ne valide pas la ligne politique de Sandrine Rousseau sur "la pénalisation de la vie des couples dans les tâches ménagères. Je ne me sens pas concerné par cette répartition juridictionnelle des tâches car, chez moi, cela est naturel", nous lâche-t-il. 

 

Des positions que Cécile Bussière souhaite voir conciliables. Cette proche de Sandrine Rousseau affirme que la “déconstruction masculine”, n’est pas un point du programme de la NUPES. 

 

Un rejet de Jean-Luc Mélenchon ? 

 

Le militant du MRC dénonce une logique hégémonique du parti de Jean-Luc Mélenchon : "On est pas comme dans le cartel des gauches de 1936. On habille dans un accord électoral, le programme de LFI pour sauver quelques circonscriptions". Élu député le 19 juin, Christophe Joseph se voit comme électron libre d'une majorité de gauche où “la liberté de vote et de conscience prime sur les diktats des partis”.

 

Les deux candidats doivent se rencontrer dans les prochains jours. Les deux candidats estiment que leurs différences ne sont pas indépassable ... tant que l'autre le rejoint.

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