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Les personnes "transsexuelles" peuvent recevoir le baptême catholique

Les personnes "transsexuelles" peuvent recevoir le baptême catholique

Un article rédigé par Odile Riffaud - RCF, le 9 novembre 2023  -  Modifié le 15 novembre 2023

 

Les personnes "transsexuelles" peuvent recevoir le baptême, selon une note publiée ce mercredi 8 novembre par le Vatican et approuvée par le pape François. De même, l'Église catholique ne s'oppose pas à ce qu'un enfant adopté par un couple de même sexe, qu'il soit né par GPA ou par une autre méthode de procréation, soit baptisé.

 

"Pour que l'enfant soit baptisé, il doit y avoir une ferme espérance qu'il sera éduqué dans la religion catholique", dit la note du dicastère pour la doctrine de la foi ©Riccardo Milani / Hans Lucas "Pour que l'enfant soit baptisé, il doit y avoir une ferme espérance qu'il sera éduqué dans la religion catholique", dit la note du dicastère pour la doctrine de la foi ©Riccardo Milani / Hans Lucas

 

Une personne "transsexuelle" peut-elle être baptisée ? Peut-elle être témoin de mariage ? Un enfant d'un couple de même sexe né par GPA peut-il être baptisé ? Autant de questions auxquelles répond le Dicastère pour la doctrine de la foi, équivalent d'un ministère au Vatican. Il a publié sur son site internet, ce mercredi 8 novembre, une note datée du 31 octobre (en italien et en portugais). Elle est signée du cardinal Victor Fernandez, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, et du pape François. Cette note, est-il précisé, vise à répondre à des questions adressées à Rome en juillet dernier par un évêque brésilien.

 

L’Église catholique accepte que des personnes "transsexuelles" reçoivent le baptême

À la question : "Un transsexuel peut-il être baptisé ?", la réponse du dicastère est plutôt explicite : "Un transsexuel – qui a également subi un traitement hormonal et une opération de changement de sexe – peut recevoir le baptême, dans les mêmes conditions que les autres croyants…" L’Église catholique se montre ainsi désireuse de ne pas empêcher quiconque de recevoir des sacrements. Précisons que la note du dicastère ne parle pas de personnes "transgenres" mais bien "transsexuelles", qui "ont subi un traitement hormonal et une opération de changement de sexe".

La note du dicastère cite "Evangelii gaudium", la première exhortation apostolique du pape François (du 24 novembre 2013) : "Les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est “ la porte”, le Baptême… l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile." (par. 47) Dans l’Église catholique, il faut environ deux ans pour se préparer au baptême. Baptême qui est "indélébile", dit le Catéchisme – ce que rappelle la note du dicastère.

 

→ À LIRE : Le baptême, pour devenir enfant de Dieu

 

Les enfants d'un couple de même sexe nés par GPA peuvent recevoir le baptême

« Des personnes homo-affectives ayant adopté un enfant ou ayant eu un enfant par une méthode de procréation comme la GPA peuvent-elles être considérées comme des parents qui sollicitent le baptême pour leur enfant ? » La question peut sembler alambiquée. Elle renvoie au fait que, dans l’Église catholique, les parents peuvent demander le baptême pour leur enfant jusqu’à ses deux ans - le sacrement est alors administré sans son consentement. (Au-delà des deux ans de l'enfant, il est recommandé qu'il aille au catéchisme et fasse lui-même la demande pour être baptisé.)

L’Église catholique considère donc qu’avant les deux ans de l’enfant, c’est le désir des parents qui est pris en compte dans la demande de baptême - la préparation n’est d'ailleurs pas aussi poussée que lorsque l’on demande le baptême pour soi. Par conséquent la filiation est prise en compte dans la demande de baptême.

L’adoption d’un enfant par un couple homosexuel ou à la suite d’une GPA pose des questions nouvelles dans la pensée catholique. (Rappelons qu'à ce jour la bénédiction des unions pour les couples de même sexe n'est pas officiellement admise dans l'Église catholique.) Le dicastère apporte une réponse courte et assez simple : l’Église catholique considère comme première "l’espérance" que l’enfant sera "éduqué dans la religion catholique". "Pour que l'enfant soit baptisé, il doit y avoir une ferme espérance qu'il sera éduqué dans la religion catholique", dit la note du dicastère.

 

→ À LIRE : Procréation et homosexualité : que dit l'Église catholique ?

 

Pourquoi le Vatican parle de personne "homo-affective" et non homosexuelle ?

Dans la note du dicastère, nulle trace du terme "homosexuel" : on trouve en revanche le mot "homo-affectif" ("omoaffettiva"). Sans doute pour désigner une attirance et rappeler que ce n’est pas l’acte qui définit la personne. Le Catéchisme de l’Église catholique distingue en effet les actes des personnes : s'il qualifie comme "intrinsèquement désordonnés" les actes homosexuels, il précise que la personne doit être considérée "avec respect, compassion et délicatesse".

Ainsi, à la question de savoir si une personne "homo-affective" peut ou non être parrain ou marraine d’un baptisé, la réponse du Vatican est positive à condition de mener "une vie conforme à la foi". Le dicastère précise qu’il faut distinguer les personnes "homo-affectives" qui "cohabitent" ensemble de celles qui vivent "dans une relation de concubinage stable et déclarée, bien connue de la communauté". L'Église catholique invite à la "prudence pastorale" et la prise en considération de "chaque situation" en particulier.

 

Cette note du dicastère pour la doctrine de la foi a été signée deux jours après la première session du synode sur l'avenir de l'Église (du 4 au 29 octobre). La question de l'accueil et de la reconnaissance des personnes "LGBT+" était à l'ordre du jour de cette assemblée plénière. Le rapport de synthèse des pères et mères synodaux évoque parmi plusieurs "questions" - comme "la fin de vie", les "situations conjugales difficiles" ou "l'intelligence artificielle" - celles "liées à l'identité de genre et à l'orientation sexuelle". Il indique : "Il est important de prendre le temps nécessaire à cette réflexion et d’y investir les meilleures énergies, sans céder à des jugements simplificateurs qui blessent les personnes et le Corps de l’Église."

 

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