Il existe aujourd'hui différentes manières de concevoir un enfant et de donner la vie. Quelles sont les questions éthiques qu'elles soulèvent ? Qu'en dit l'Église catholique ? Avec pédagogie et clarté, Frédéric Mounier nous éclaire, en compagnie du Père Bruno Saintôt, jésuite, directeur du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres à Paris.
En matière de procréation et de filiation, notre société s'apprête à vivre une véritable révolution. Frédéric Mounier entame avec le père Bruno Saintôt, jésuite, une série de quatre émissions sur "Les nouvelles manières de donner la vie" et les questions bioéthiques qu'elles soulèvent. Une chose est déjà certaine : l'Église ne changera pas sa doctrine. Pour elle, la procréation doit se dérouler à l’intérieur du couple et dans l’acte conjugal lui-même.
Avec les nouvelles techniques de fécondation artificielle, "l’eugénisme est devenu un risque réel", selon le jésuite Bruno Saintôt. On n'en est pas encore à décider de la couleur des yeux ou du sexe de son enfant : la sélection des embryons aujourd'hui en France ne concerne que l'état de santé. Or, qu'est-ce qu'une maladie grave ? Moins notre société semblera prête à prendre soin des personnes malades ou handicapées, plus il y aura de pression sur les futurs parents.
Un certain nombre d'adversaires des lois de bioéthiques expliquent qu'on va vers une institutionnalisation de l'absence du père. Ce qui inquiète surtout le jésuite Bruno Saintôt, spécialiste de bioéthique, c'est la façon dont on fait entrer des aspects financiers dans l’engendrement.
La technique des cellules-souches iPS devrait notamment permettre de créer du sperme avec des cellules de femme ou des ovocytes à partir de cellules d’homme. Une manière de donner la vie qui n'est pas encore au point, mais sur laquelle beaucoup travaillent. Si elle pourrait permettre de guérir certaines maladies ou de remédier à un manque de gamètes, c'est aussi un moyen d'accomplir un certain nombre de fantasmes, prévient le jésuite Bruno Saintôt, professeur d'éthique biomédicale au Centre Sèvres. Comme celui de "naître du un"...