3,8 milliards de personnes résident à moins de 150 km du rivage d'après l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Les rivages naturels sont artificialisés et perdent leur rôle de tampon entre terre et mer. Conséquence première: plusieurs villes côtières observent déjà les effets de la montée des eaux et les événements climatiques plus violents liés au réchauffement des océans.
Le sommet Ocean Rise a réuni 200 maires, régions et Etats insulaires de tous les continents début juin à Nice. Dans la grande salle aménagée sur le Port de Nice, le monde entier réuni: Norvège, Brésil, Chine. Des délégations mais avant tout des maires. Tous sont en première ligne face au réchauffement des océans et face à la montée des eaux. ils souhaitent des avancées rapides pour protéger leurs populations face à une montée des eaux qui a déjà des conséquences. Adriano Perez, est représentant du peuple Guna. Lors de son intervention, il a rappelé que le déplacement des populations est déjà une réalité. "Au fur et à mesure, les inondations ont rendu la vie sur nos îles impossibles, après beaucoup d'année de douleur, la décision collective de se réorienter sur la terre ferme a été prise".
Une situation que l’on retrouve de plus en plus à travers le monde. D'où l'idée de créer une coalition pour se faire entendre et financer des changements majeurs pour s’adapter. Parmi les voix qui portent, il y a celle du cacique Tau Metuktire, petit-fils de Raoni, chef du peuple Kayapó de la forêt amazonienne. Il explique que le changement dans les océans influence aussi ceux qui vivent à l’intérieur des terres. "Près du Rio Amazone, des peuples sont déjà affectés" confirme Tau Metuktire qui appelle "à arrêter les explorations minières dans les océans qui seront dévastatrices".
En France aussi, les océans font des dégâts. Parmi les villes présentes au sommet Ocean Rise il y a la commune de Mamoudzou, à Mayotte, ravagée par le passage du cyclone Chido. Son maire Ambdilwahedou Soumaïla appelle à une transformation collective de la commune qui passe par la collaboration: "il faut une gouvernance partagée de ces enjeux" affirme l'édile qui donne l'exemple de sa ville: "il faut que chaque partenaire comme l'Etat, apporte sa quote-part" dans la reconstruction de Mamoudzou.
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