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Le traitement médiatique des attentats du 13 novembre remis en question

Le traitement médiatique des attentats du 13 novembre remis en question

Un article rédigé par A. Dagba - RCF Alsace, le 19 novembre 2025 - Modifié le 19 novembre 2025
Focus en AlsaceLes effets du traitement médiatique des attentats du 13 novembre 2015

Dix ans après le 13 novembre 2015, les effets produits sur la société française restent palpables. Le programme 13-Novembre, porté par le CNRS et l'Inserm, a commencé à les étudier au lendemain des attaques. Carine Klein-Peschanski, coordonnatrice de ce programme transdisciplnaire, réflexionne sur la médiatisation de l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de France.

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Le bilan des attentats du 13 novembre est lourd : 132 morts, des centaines de blessés et des tas de victimes dont les séquelles ne se voient pas sur la peau. Parmi elles, une partie a accepté d’aider la recherche en prenant part à l’étude 1000. Chapeautée par l’Inserm et le CNRS, cette composante du programme scientifique 13 novembre tire son nom du nombre de participants.

"Les médias jouent un rôle extrêmement important"

Les volontaires, habitants des quartiers proches des attaques mais aussi originaires de Caen, Metz et Montpellier, sont interrogés de manière récurrente (en 2016, 2018, 2021 et 2026) sur leurs souvenirs de cette soirée. L’objectif est d’étudier l’articulation entre mémoire individuelle et collective. Une mémoire que les professionnels de l'information participent à garder vive. "Les médias jouent un rôle extrêmement important au moment des commémorations. [Ils permettent] aux personnes qui ont été touchées, de se délester un petit peu de leur mémoire. C'est à dire qu’[ils] deviennent aussi une sorte de passeur de mémoire, parce qu’[ils relaient] auprès d'une population large qui va pouvoir se réapproprier ces commémorations”, souligne Carine Klein Peschanski, coordinatrice du programme 13 novembre.


Des rédactions pointées du doigt 

L’année 2015 marque la France de multiples assauts d’assauts terroristes. Pourtant, le monde médiatique n’est pas complètement prêt : manque de coordination, termes inexacts, journalistes traumatisés ou visages d’assaillants dévoilés, sont quelques-unes des erreurs commises à cette période dans les rédactions. L'année suivante, une commission d’enquête parlementaire remet notamment en question l'approche des médias lors de ces événements. "Il ne faut pas que la présence des journalistes sur les sites concernés ou la révélation d’informations sensibles viennent troubler l’action des forces de sécurité intérieure (...) or c’est hélas ce qu’il s’est produit lors des attentats du mois de janvier 2015", détaille par exemple le rapport. 

Des fautes favorisées par le système médiatique selon les chercheurs Pierre Lefébure et Claire Sécail. "On se rend compte dans nos enquêtes que les médias doivent rapidement délivrer quelque chose, sinon ils ne répondent pas aux attentes et aux besoins d'information des gens. Il y a une pression vis-à-vis des médias, qui ont objectivement à se disputer une attention des publics", estime le maître de conférences en science politique à l’université Paris 13 dans un article publié par l'INA

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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