Le festival Interceltique accueille ses "cousins d'Amérique"

• À quoi va ressembler cette édition 2025 du festival Interceltique de Lorient?

J-P Mauras : "Elle sera festive, conviviale comme chaque année. On célèbre l'interceltisme, c'est le thème du festival. L'année dernière, nous avions travaillé sur la jeunesse des pays celtes et cette année, ce sont nos cousins qui vont franchir l'Atlantique pour venir nous voir et faire la fête avec nous. On célèbre les différentes communautés, anglophone et francophone, de la Louisiane, à Terre Neuves, l'Ontario, le Québec".

• Pourquoi avoir choisi de célébrer les "cousins d'Amérique"?

J-P Mauras : "C'était une envie. On parle souvent des huit nations celtiques et on est tous sur la côte ouest de l'Europe. Au cours des 400 dernières années, il y a eu beaucoup de migrations d’Écossais, d'Irlandais et de Bretons sont allés voir de l'autre côté de l'Atlantique. Ils avaient avec eux leurs langues et leurs cultures. On voit que ces cultures ont continué à vivre de l'autre côté de l'Atlantique et elles se sont développés parfois différemment. On le sent dans les accents, dans la musique. Et l'idée était de se dire, on célèbre tous les ans ces nations celtes qui sont sur la côte ouest européenne, célébrons nos cousins de la côte est d'Amérique du Nord. C'est cette rencontre entre ces deux faces que l'on souhaite célébrer à Lorient".

• Ce celtisme est-il très fort en Amérique?

J-P Mauras : "Oui, on le retrouve un peu partout. La première scène irlandaise est la scène irlando-américaine. Beaucoup de groupes irlandais s'y produisent et font des tournées incroyables, de plusieurs mois aux Etats-Unis. Je pense à des groupes canado-écossais ou même gallois qui viennent et qui tournent énormément en Amérique du Nord".

• Des cultures vivantes se rassemblent dans la différence. Le festival a un côté humaniste aussi pour cela?

J-P Mauras : "Peut-être. Le festival, depuis l'origine, c'est cette rencontre de cette différente délégation pendant 10 jours. Ça permet de créer du lien. Cette rencontre, cet interceltisme, c'est ce qui fait la force, l'ADN et la singularité du festival".

• Le festival, ce sont des concerts mais pas uniquement?

J-P Mauras : "Il y a beaucoup de cet aspect musique, mais il y a aussi la danse, le costume des différentes nations celtes. Il y a aussi la notion de gastronomie, de sport également. Il y a des colloques, des conférences, un ciné-Fil. On essaie de décliner la culture avec toutes ses valeurs".

• L'un des temps forts, c'est la grande parade du dimanche 3 août?

J-P Mauras : "Beaucoup de Français connaissent cet évènement, et c'est vrai que c'est un rendez-vous : quatre heures de défilé, plus de 3 600 participants des différentes nations. Un autre incontournable, au stade du Moustoir, c'est le spectacle Horizon celtique pendant cinq soirs. C'est un grand son et lumière fêtant cet interceltisme avec plus de 600 musiciens et danseurs. C'est une bonne méthode si on vient à Lorient pour la première fois pour se rendre compte de ce qu'est l'interceltisme et cette notion de rencontre des nations les unes avec les autres."

• L'une des nouveautés de cette année, c'est l'Élecro-Fil, qu'est ce que c'est?

J-P Mauras : "L'électro, c'est un phénomène qu'on retrouve dans toutes les genres de musiques. Et on s'est dit si on faisait une grande soirée avec tous les codes de l’électro mais avec des artistes venant de toute la planète interceltique. Ce sera sur la grande scène du festival le samedi 9 août avec Mélisande qui nous vient du Québec, Yard qui vient d'Irlande, TekMao qui vient de Bretagne et un collectif du pays de Lorient Submarine Project qui va mettre ça en scène, en musique pour une belle soirée électro. C'est une occasion de montrer l'aspect contemporain du festival. On est un festival de 2025, qui continue à évoluer et qui continue à suivre ce qui se passe réellement dans la culture bretonne et dans les cultures celtiques".