
Le Comité de la Jupe devient Magdala, a annoncé l’association mercredi 16 avril dans un communiqué de presse et sur ses réseaux sociaux. Près de quinze ans après sa création par Anne Soupa et Christine Pedotti, le comité affiche sa volonté de rajeunir et de dynamiser son image.
L’ex-Comité de la Jupe affirme vouloir continuer à porter le même message de lutte féministe au sein de l’Église.
Né en 2008 en réaction à une déclaration du cardinal André Vingt-Trois — qui déplorait que les femmes ne soient pas suffisamment formées avant d’ajouter : « Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête » —, le mouvement a été présidé par Anne Soupa et Christine Pedotti pendant près de dix ans. Il s’est développé localement en menant des actions fortes sur le terrain et en animant un site web engagé.
Fort de ses sept groupes locaux, « le Comité de la Jupe s’est énormément rajeuni et agrandi. Avec ce mouvement de jeunesse, nous avons eu envie de rafraîchir un peu le nom pour montrer, justement, cette évolution », explique sa co-présidente, Sylvaine Landrivon. Depuis la passation de présidence, il y a deux ans, elle dit avoir, avec Adeline Fermanian, mis en place des structures qui défendent la cause des femmes et instauré une gouvernance plus horizontale, dans la continuité des actions menées par Anne Soupa et Christine Pedotti. « Nous avons reformulé les différents groupes, nous comptons davantage de groupes locaux aujourd’hui et nos pôles nationaux sont désormais structurés en trois axes bien distincts : se former, militer et se rencontrer. »
Marie de Magdala est une figure essentielle du christianisme. Anne Soupa, bibliste et co-fondatrice du Comité de la Jupe, rappelle que « c’est elle la première qui a vu le Ressuscité, avec qui elle a eu un long dialogue. C’est une figure de prédication chrétienne, de prise de parole. » Pour la co-présidente de Magdala, plusieurs raisons ont guidé le choix de ce nom. Par sa place de « première des apôtres » Marie-Madeleine n’a été reconnue qu’au IIIe siècle ; elle a longtemps été invisibilisée et associée, à tort, à la figure d’une pécheresse. Magdala vient par ailleurs de migdal en hébreu, qui signifie « la tour » ou « la gardienne ».
Moins revendicatif que le précédent nom de l'association, Magdala « incarne nos valeurs : un catholicisme féministe, joyeux et résolument hors des cases. Insoumise à l’ordre établi, fidèle à l’appel de l’amour, elle nous inspire un chemin vers une foi libératrice, à la fois ancrée dans l’Évangile et ouverte à une transformation radicale de l’institution », explique Sylvaine Landrivon.
Avec ce changement de nom, l’association adopte également une nouvelle identité visuelle, combinant le violet — rappel des racines féministes du Comité de la Jupe — et l’orange, symbole de joie et d’énergie.
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