Lantriac : la commune paye pour maintenir le distributeur de billets
Depuis cet été, retirer de l’argent liquide est beaucoup plus compliqué en Haute-Loire. Dans plusieurs communes, le Crédit Agricole a décidé de fermer des distributeurs de billets. Impensable pour Lantriac. La commune va passer à la caisse pour maintenir le service.
Le maire de Lantriac, Pierre Bresselle, a décidé de maintenir le distributeur automatique de billets de la commune, après le départ du Crédit Agricole. ©RCF Haute-Loire À la tête de la mairie de Lantriac depuis 2014, le maire Pierre Bresselle fait tout pour maintenir l’attractivité de ce village de 2.000 habitants. Impensable donc pour lui d’accepter le départ du distributeur automatique de billets du Crédit Agricole. L’élu regrette « d’avoir été mis devant le fait accompli, sans possibilité de discuter ». Dès lors, lui et son conseil municipal se sont réunis pour envisager la suite. « Il y avait deux lignes : la première pour le maintien du distributeur, la deuxième oui mais à quel prix ». Finalement, les élus décident de passer à la caisse.
La mairie de Lantriac vient de signer un contrat avec Loomis. Le distributeur est en place, « il sera opérationnel autour du 15 décembre 2025 » promet Pierre Bresselle. La commune va donc « se substituer à un service privé en quelque sorte ». Montant de la dépense : « entre 16 et 20.000 euros par an en fonction du nombre de retraits », explique le maire. Pour les habitants, « ne pas avoir de liquide est un problème », justifie l’édile.
Les habitants soulagés, les commerçants s’adaptent
Dans le bar du village, les habitants comme Marius sont soulagés. « Heureusement, c’est une bonne chose, ça fait vivre la commune ». Ce retraité retirait entre une et deux fois par semaine, en ce moment c’est la galère. Pareil pour Zoé. Habitante de Saint-Germain-Laprade, autre commune touchée par la perte d’un distributeur, elle avoue que « c’est pénible de ne pas pouvoir retirer de l’argent à proximité ».
Du côté des commerçants de Lantriac, la mesure est bien accueillie. Un soulagement pour tout le monde. Mais certains ont dû s’adapter. « Le boulanger par exemple s’est équipé avec un terminal de paiement », explique Pierre Bresselle.
Une certaine amertume à l’égard du Crédit Agricole se dégage aussi. Cet été, la banque justifiait la fermeture des distributeurs automatiques par une baisse de la demande, l’explosion du paiement dématérialisé et des coûts de fonctionnement trop élevés.
