Insultes antisémites sur la promenade des Anglais , la classe politique niçoise condamne unanimement
Après la diffusion d’une vidéo, mercredi 23 juillet, montrant un homme tenant des propos antisémites et homophobes à Nice, les réactions politiques se sont multipliées. Si la condamnation est unanime, les mots de Christian Estrosi sur le drapeau palestinien divisent.
Christian Estrosi à Nice - RCF“Sale juif, sale race.” La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Mercredi 23 juillet, sur la promenade des Anglais, un homme a été filmé tenant des propos violemment antisémites et homophobes. Une séquence qui a immédiatement déclenché l’indignation des responsables politiques niçois.
“Ce déchaînement de haine antisémite et homophobe ne restera pas impuni. J’ai saisi le procureur de la République”, écrit Christian Estrosi sur X (ex-Twitter). Le maire de Nice en profite pour demander au préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, d’interdire les manifestations en soutien à la Palestine. Il qualifie le drapeau palestinien d’“étendard de l’islamo-fascisme antisémite et homophobe.”
Pour rappel, ce drapeau reprend les couleurs de la révolte arabe contre l’Empire ottoman (1916-1918). Il devient l’emblème du mouvement national palestinien dans les années 1920, puis celui de l’OLP à partir de 1964. Longtemps interdit en Israël, il est de nouveau autorisé à flotter après les accords d’Oslo en 1993. Depuis l’attaque du 7 octobre, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a ordonné son retrait des espaces publics, l’associant au soutien du terrorisme.
Un point de rupture à gauche
Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président de l’UDR, déclare lui aussi sur X “L’antisémitisme doit être combattu à Nice comme partout ailleurs ! La réponse doit être implacable et la justice doit frapper fort !”
Du côté de la gauche niçoise, les écologistes, socialistes et communistes condamnent également les propos tenus sur la Promenade, les qualifiant de “paroles intolérables qui doivent être jugées.”
“Ces propos portent atteinte à la dignité humaine, à nos valeurs communes, et ne peuvent en aucun cas être tolérés dans une société démocratique”, poursuivent-ils dans un communiqué commun.
Mais c’est sur les mots du maire que le point de rupture s’installe. “Le maire actuel de Nice n’a aucune limite dans la récupération, la manipulation et l’indécence”, dénoncent les partis de gauche niçois. Selon eux, Christian Estrosi fait l’amalgame “entre ces propos odieux et le drapeau d’un peuple, le peuple palestinien, qui ne fait aujourd’hui que tenter de survivre.”
une montée des actes antisémites
Selon les derniers chiffres qui correspondent au nombre de plaintes enregistrées par le ministère de l’Intérieur et communiquées au Service de protection de la communauté juive (SPCJ), 1 570 actes antisémites ont donné lieu à un dépôt de plainte en 2024 (après 1 676 en 2023). Parmi eux, 65 % sont des atteintes aux personnes, 652 gestes ou propos menaçants, et 106 violences physiques.
Au premier trimestre 2025, on compte déjà 280 faits antisémites enregistrés.


