Depuis fin avril, la Normandie dispose d'un nouvel outil au service de la biodiversité : Faune Route. Portée par l'Agence normande de la biodiversité et du développement durable (ANBDD) et plusieurs associations naturalistes, cette application de science participative permet aux normands de signaler la présence d'animaux - vivants ou victimes de collisions - observés en bord de route.
« Un outil de science participative qui permet aux normands de nous faire remonter leurs données d'observation sur leur trajet aussi bien en voiture, qu'en vélo, à pied», nous explique Romain Debray, responsable de l'ANBDD (Agence normande de la biodiversité et du développement durable ).
L'objectif de Faune Route en Normandie : identifier les zones mortifères et collaborer avec les gestionnaires des routes pour améliorer les franchissements de la faune.
Issue d'un projet relancé avec le Groupe mammalogique normand, l'application rassemble aujourd'hui l'ensemble des associations naturalistes normandes afin de regrouper dans un même espace toutes les données de la faune : mammifères, amphibiens, reptiles, oiseaux.
Plus de 1000 données déjà recensées
Et le succès est au rendez-vous : depuis le lancement de l'application fin avril 2025, près de 1000 observations ont déjà été enregistrées.
Dans le futur, Romain souhaite ouvrir l'application à des collaborations avec des entreprises : «on va par la suite s'adresser à des publics professionnels, des entreprises qui ont beaucoup de commerciaux sur les routes, des collectivités, des agents de voirie, des agents départementaux des routes».
Le but est d'accroître la surveillance grâce à des agents experts de la route. Même si Romain Debray souligne qu'on n'a pas besoin d'être un professionnel du milieu, « on peut faire remonter des observations sans s'y connaître beaucoup en biodiversité».
L'ensemble du réseau routier pose problème pour la faune
Hérissons, blaireaux, rapaces diurnes et nocturnes, amphibiens.... Les victimes sont nombreuses et les petites routes rurales peuvent s'avérer plus dangereuses que les grands axes, notamment en période de migration.
Sur certains sites, les collisions avec les amphibiens se comptent par centaines en une seule nuit. « Parfois une petite route en milieu rural va être particulièrement mortifère pour les amphibiens, parce qu'elle va être entre la zone humide qui sert d'hivernage et la zone qui sert de lieu de reproduction. Pendant la période de migration, il peut y avoir des milliers d'amphibiens qui vont traverser cette route de nuit et là ça va se chiffrer à des centaines de collision à un moment très court de l'année», nous précise Romain.
Des observations pour la préservation
Les données collectées permettront par la suite de mettre en place des actions concrètes : panneaux de signalisation, crapauducs, déviations temporaires, plantations de haies.... Autant d'initiatives destinées à rendre la route un peu moins mortelle pour la faune sauvage normande.
Si vous aussi vous souhaitez faire remonter vos observations, il vous suffit de vous rendre sur le site www.fauneroute.fr
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