La ville de Los Angeles a vécu sa deuxième nuit consécutive de couvre-feu dans un climat toujours tendu, mais globalement maîtrisé. Des milliers de policiers et de militaires patrouillent désormais le centre-ville pour faire respecter les restrictions nocturnes décidées par la maire Karen Bass, tandis qu’un bras de fer oppose la Californie à la Maison Blanche sur la gestion de cette crise migratoire qui embrase désormais d'autres États. Guillaume Bourcy, expatrié belge à Los Angeles, était l'invité du 1617 sur 1RCF Belgique ce jeudi.
À 7 heures du matin, heure locale (16 heures à Bruxelles et en France), les rues du Downtown se raniment à peine. La deuxième nuit de couvre-feu, de 20 heures à 6 heures du matin, s’est déroulée sans affrontements majeurs : présence policière renforcée, patrouilles militaires postées devant les bâtiments stratégiques, et, surtout, moins de pillages que la veille – 23 commerces avaient alors été forcés, 25 personnes interpellées.
Depuis vendredi dernier 6 juin, plus d’un millier de manifestants dénoncent la politique migratoire extrêmement stricte de Donald Trump, en particulier les arrestations massives d’étrangers en situation irrégulière. Si la grande majorité des rassemblements restent pacifique, quelques violences (jets de pierres, incendies de véhicules) continuent d’éclater à la nuit tombée. Sur les réseaux sociaux, les images de vitrines brisées ont fait le tour du monde et alimenté la tension.
Pour épauler les forces locales, 4 000 militaires supplémentaires, dont 1 000 membres de la Garde nationale et 700 Marines, ont été déployés... sans l’aval du gouverneur. Objectif : verrouiller le périmètre de 2,5 km² placé sous couvre-feu et dissuader toute nouvelle flambée de violences.
En toile de fond, un duel institutionnel oppose Washington à Sacramento. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, conteste en justice l’envoi de troupes fédérales dans son État, qu’il juge illégal. De son côté, Donald Trump, fidèle à sa rhétorique musclée sur son réseau social, va jusqu’à envisager des poursuites pénales contre Newsom et la maire de Los Angeles. L’audience fédérale prévue ce jeudi 12 juin pourrait raviver les tensions.
Sous cette pression, d’autres villes démocrates s’inquiètent : Spokane (État de Washington) a instauré un couvre-feu préventif, tandis que des manifestations de soutien aux sans-papiers s’organisent à New York, Chicago ou Miami. Les églises, très présentes d’ordinaire dans l’espace public californien, sont pour l’heure restées discrètes : aucune prise de parole officielle n’a encore émergé sur les émeutes et la détresse des migrants.
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