Diaspora juive: "L'Hyper Cacher n'est pas le point d'orgue de l'alya"
Le 9 janvier 2015, il y a deux ans jour pour jour, Amédy Coulibaly faisait irruption dans l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, à Paris, massacrant quatre personnes avant d'être abattu par les forces de l'ordre. Cette attaque d’un magasin fréquenté très majoritairement par des Français de confession juive fut la première revendiquée en France au nom du groupe jihadiste Etat islamique.
Dans les mois qui suivirent, les départs de Français vers Israël se sont considérablement accrus. Mais ce mouvement migratoire, appelé également alya, s’est ensuite ralenti. On en parle avec l'Agence juive en France, un organisme public israélien chargé de l'immigration au sein de la diaspora.
"Il est important de rappeler que l’alya existait avant les événements de l’Hyper Cacher, et qu’elle existe encore aujourd’hui. Il y a eu une accélération d’un processus qui était déjà entamé, et qui aurait pu s’étaler sur une dizaine ou une vingtaine d’années en temps normal" explique Daniel Benhaim, de l'Agence juive en France.
"L’Hyper Cacher n’est pas le point d’orgue. On ne peut pas non plus ne pas voir de lien direct entre un certain climat qui s’est développé en France ces dernières années et l’augmentation du nombre de personnes qui ont décidé de faire leur alya. L’alya des juifs de France est un choix. Ceux qui prennent cette décision le font par un choix personnel. Au départ, ce choix est motivé par une volonté idéologique, que ce soit religieux, culturel, historique" ajoute Daniel Benhaim.
"Le lien de cause à effet ne porte pas seulement sur les attentats de l’Hyper Cacher. On a pu voir deux autres éléments essentiels : la tuerie des enfants et de leur professeur devant une école juive en 2012 à Toulouse [par Mohamed Merah NDLR] et l’été 2014, avec des manifestations anti-juives à Paris, qui a créé un sentiment de mal-être très important au sein de la communauté juive de France" conclut-il.
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