Dans les coulisses de la centrale nucléaire du Bugey

Les quatre réacteurs de la centrale du Bugey ont été mis en service en 1978 et 1979. Après quatre visites décennales, ils sont aujourd'hui toujours en fonctionnement. Deux sont reliés à l'eau du Rhône dont ils pompent l'eau, les deux autres sont reliés aux tours aéroréfrigérantes, grands cylindres de 128 mètres de haut qu'on remarque à plusieurs kilomètres de distance.

Il est rare que les quatre réacteurs fonctionnent simultanément. En raison de la sensibilité de la technologie nucléaire, ces réacteurs sont sous étroite surveillance. Les périodes de maintenance sont donc fréquentes et programmées longtemps à l’avance. En cas d’arrêt de tranche, le nombre de salariés sur site peut doubler, pour atteindre 4000 travailleurs. 
 

La visite nous emmène d'abord dans la salle des machines, au niveau du plancher turbines. En tournant à 1500 tours minute grâce à la vapeur dégagées par les réacteurs, ce sont ces turbines qui produisent concrètement l’électricité. Des lignes 400 kilovolts sortent directement de l'usine pour intégrer le réseau électrique et porter l'énergie à partir de la centrale.

La visite se prolonge ensuite par une entrée dans la zone nucléaire, ce qui nécessite une préparation spécifique : passage obligatoire par le vestiaire pour enfiler une tenue adéquate afin d'éviter les radiations.

La directrice de la centrale Elvire Charre - trente années au sein de la filière nucléaire au compteur - nous emmène au plus près de la matière nucléaire, au bord de la piscine où est stocké le combustible usagé avant son départ pour l'usine de traitement de La Hague. Plongés dans un bassin à 20 mètres de profondeur, les assemblages d'uranium patientent le temps de leur refroidissement (16 mois environ) après avoir passé trois cycles (4 ans au total) dans la cuve des réacteurs. L’uranium est immergé dans l’eau, qui agit une première barrière contre la radioactivité.

Le site du Bugey a encore de beaux jours devant lui, car EDF pense déjà à l’horizon 2100. La centrale actuelle va voir arriver sur la commune voisine de Loyettes deux nouveaux réacteurs nucléaires EPR2, dont la construction va s’échelonner jusqu’en 2041. Cette paire de réacteurs devrait entrer en service pour au moins 60 ans.