Comment exercer une juste autorité en Eglise ?
Exercer une autorité, accompagner… Une belle mission, souvent une vocation. Mais parfois un exercice d’équilibriste pour trouver et garder la bonne posture ! Ce 30 novembre 2022, le diocèse d'Annecy a organisé une journée de sensibilisation sur les abus et l'emprise, à Epagny Metz-Tessy. 260 responsables ou accompagnants y ont participé. Alors comment exercer une juste autorité, un accompagnement sain en Eglise ? 4 citations extraites de notre discussion à bâtons rompus.
Quand les talons claquent, les esprits se ferment
Le Vice-Amiral Charles-Henri Garié, ancien commandant des marins-pompiers de Marseille, était invité le 30 novembre pour parler de la posture du chef. "L'autorité doit aller de pair avec de la bienveillance. Sinon, on peut tomber dans la dictature ou le copinage. Deux postures qui présentes des risques d'emprise et d'abus".
Avoir un projet pour l'autre, à la place de l'autre : c'est un signal d'alerte
Isabelle Le Bourgeois est sœur auxiliatrice et psychanalyste. Intervenante, elle était invitée pour expliquer le mécanisme de l'emprise. "En Eglise, avec les notions de charisme, de sacré, le spirituel, on peut facilement être en position de surplomb. Et celui qui, dans cette position, commence à avoir un projet pour l'autre... Là il y a danger!"
Quand on me prend pour le sauveur ou que l'on pense que ma prière porte mieux : les voyants rouges s'allument !
Daniel Pignal-Jacquard, diacre, est formé à l'écoute et l'accompagnement spirituel. Il est responsable du centre Accueil Ecoute Chablais, à Thonon. "Dans ma formation avec les jésuites, j'ai été sensibilisé aux risques d'emprise. Avoir la juste posture, c'est une attention de chaque jour. Ce qui aide, c'est de relire nos pratiques en équipe et avec un superviseur".
En prison, le risque de surplomb est permanent
Marie-Pascale Saubiez est aumônier à la maison d'arrêt de Bonneville et membre du conseil épiscopal. Elle a participé à l'organisation de la journée se sensibilisation. "En prison, vu l'extrême détresse de ceux que je rencontre, le risque de surplomb est permanent. Mais Jésus ne hiérarchise pas les fautes : nous sommes tous pécheurs, moi comme celui que je visite ! Et puis, Saint Vincent de Paul rappelle qu'il faut être prêt à se laisser enseigner par celui que je vais rencontrer. C'est en relisant nos pratiques et en vérifiant que nous sommes ajustés avec cette posture que nous pouvons parer au risque d'abus".
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