Classique, symphonique, culture… à Lille, l’Orchestre national veut rapprocher la musique des étudiants

À l’Opéra de Lille, la salle s’est remplie bien avant le lever de rideau. Ce vendredi soir, des centaines d’étudiants ont pris place pour assister à un concert de l’Orchestre National de Lille (ONL), dirigé par son directeur musical Joshua Weilerstein. Une soirée rendue possible grâce à l’association de mécènes Arpège, qui soutient depuis plusieurs années cette opération destinée à faciliter l’accès des jeunes à la musique symphonique.

« La mission d’Arpège est d’ouvrir la musique symphonique à un plus large public », explique Frédéric Clipet, président de Synedo, entreprise mécène d’Arpège. 

L’objectif est de faire se croiser les publics. 

Créée en 1984, Arpège rassemble des entreprises engagées aux côtés de l’Orchestre. Parmi ses actions phares : ces concerts gratuits pour les étudiants, pensés comme une porte d’entrée vers un univers parfois perçu comme élitiste. À l’entrée de l’Opéra, l’ambiance est détendue, curieuse, enthousiaste. Beaucoup découvrent pour la première fois un concert symphonique dans ce cadre prestigieux.

Un partenariat pour démocratiser la culture

Cette initiative repose sur un partenariat étroit entre l’ONL, Arpège et l’Université de Lille. L’objectif est clair : lever les freins, qu’ils soient financiers ou symboliques, et encourager les étudiants à franchir les portes des lieux culturels.

On est entre 3 000 et 4 000 participants à ce programme chaque année. Ils sont très demandeurs. 

Édith Delbarge, directrice de la communication de l’Université de Lille : « Les profils d’étudiants sont très variés : des étudiants en musicologie, en droit, en science dure… Il y a aussi des étudiants éloignés du monde de l’art et de la culture. »

Pour l’Orchestre National de Lille, ces concerts s’inscrivent dans une stratégie plus large de renouvellement des publics. La programmation est pensée pour susciter l’émotion et la curiosité, tout en restant accessible.

« Nous allons à la la recherche d’un public nouveau, très curieux, qui montre de l’intérêt », explique Pieter Lembrechts, directeur communication de l’ONL. 

On propose des grands classiques et des choses à découvrir. Ces étudiants ont une grande curiosité et une ouverture d’esprit. 

Dans la salle, une expérience partagée

À l’entracte, les échanges vont bon train. Certains découvrent la musique symphonique, d’autres la connaissent déjà mais apprécient la démarche. Étudiants, abonnés et curieux se croisent dans le foyer de l’Opéra, dans une atmosphère conviviale.

Sarah, étudiante en histoire, trouve ce concert « vraiment incroyable ». 

Pour une première expérience c’est culturellement très enrichissant. 

« J’aime bien la musique classique. Quand on a l’opportunité d’y aller, c’est bête de ne pas en profiter », assure Célestine, ravie.

Une soirée portée par l’énergie du public

Après le concert, Joshua Weilerstein salue l’énergie particulière de la salle. À la tête de l’ONL depuis septembre 2024, le chef souligne l’importance de jouer devant un public jeune, attentif et engagé.

« C’est une autre atmosphère », explique le directeur musical de l’ONL et chef d’orchestre ce soir là. 

C’est peut-être la première fois pour ces jeunes étudiants, et ça nous donne une autre énergie.

À travers ces concerts étudiants, l’Orchestre National de Lille et ses mécènes défendent une conviction commune : la musique symphonique gagne à être partagée largement. Une démarche qui, le temps d’une soirée, a permis à de nombreux étudiants de vivre leur première expérience à l’Opéra — et peut-être d’envisager d’y revenir.