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Cher : Les jeunes ont-ils leur place dans les instances politiques locales ?
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Cher : Les jeunes ont-ils leur place dans les instances politiques locales ?

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry,  -  Modifié le 30 juillet 2021
L'invité de l'été Cher : Les jeunes ont-ils leur place dans les instances politiques locales ?

Non, si l'on en croit une tribune signée par cinq jeunes engagés en politique dans le département. Ils réclament une meilleure représentativité de la jeunesse dans les exécutifs locaux.

Alex Charpentier (à gauche) et Zakaria Mouamir (à droite) font partie des 5 signataires de la tribune. © RCF - Guillaume Martin-Deguéret Alex Charpentier (à gauche) et Zakaria Mouamir (à droite) font partie des 5 signataires de la tribune. © RCF - Guillaume Martin-Deguéret

Des jeunes oui, mais pas trop !


Être jeune est à double tranchant quand on fait de la politique. D'un côté, il est toujours bon d'avoir des gens de moins de 30 ans sur une liste. Mais de là à leur confier des responsabilités, il n'y a qu'un pas... que tous les élus ne franchissent pas : « Il faut faire confiance ! Il faut donner des responsabilités aux jeunes, parce qu'ils ont aussi toute leur place dans les exécutifs » insiste Alex Charpentier, co-signataire de la tribune. À 22 ans, il est le plus jeune conseiller municipal et communautaire de Bourges. Pour lui, les anciens ne font pas suffisamment de place aux jeunes : « C'est le sens effectivement de la tribune. On a voulu rassembler des forces jeunes qui sont sur l'ensemble du territoire du département du Cher, que ce soit dans les zones rurales ou les zones urbaines comme Bourges et Vierzon. »

 

 

Quand on est bien accompagné et préparé, il n'y a pas de raison, tout le monde peut y arriver, sincèrement. 

 

 

La confiance, c'est ce que les élus de Vierzon ont donné à Zakaria Mouamir, maire-adjoint en charge de la sécurité, également signataire de la tribune : « Je suis le contre-exemple sur ce sujet là, j'ai des responsabilités assez intéressantes à Vierzon » reconnaît l'élu de 28 ans. Il ne se voile pas la face pour autant : « J'ai quand même le sentiment que l'on doit en faire trois ou quatre fois plus que quelqu'un qui est très installé sur une fonction ».

Évidemment, il faut se battre pour se faire une place : « Il y a une phase de test » explique Zakaria Mouamir. « On voit si on a du coffre [...] la politique des fois ça peut être rude, il faut se le dire aussi. Moi, j'ai eu la chance d'être accompagné depuis le début par certains élus autour de moi à Vierzon [...] quand on est bien accompagné et préparé, il n'y a pas de raison, tout le monde peut y arriver, sincèrement. »

 

 

On laisse penser que les jeunes sont incompétents tout simplement parce qu'ils sont jeunes : c'est une forme d'âgisme caché. 

 

 

Il faut que jeunesse se passe ?


Pourtant, difficile pour les jeunes élus d'oublier qu'ils sont... jeunes : « Je ne vais pas vous mentir, on me ramène régulièrement à mon âge » déplore Alex Charpentier. « C'est aussi une certaine façon peut-être de légitimer d'autres personnes que nous [...]. C'est pour ça aussi qu'il faut aller chercher et montrer qu'on est capable ! Que ces petites phrases qui nous ramènent à notre âge n'ont pas leur place dans un débat, ou dans toute discussion que l'on pourrait avoir ». Et des petits commentaires, le Conseiller municipal berruyer en a déjà entendu quelques-uns : « Ce ne sont pas des petites phrases qui sont méchantes, c'est plutôt des allusions à des cours d'écoles, de récréation... On laisse penser que les jeunes sont incompétents tout simplement parce qu'ils sont jeunes : c'est une forme d'âgisme caché. »

 

 

Il faut de la pédagogie et de l'accompagnement mais il ne faut pas infantiliser non plus.

 

 

Les jeunes veulent-ils s'engager ?


Difficile de dire que les jeunes aujourd'hui ne sont pas politisés. Il suffit de regarder leurs fortes mobilisations de ces dernières années, notamment sur le sujet du climat. Mais au-delà des sujets nationaux, sont-ils vraiment intéressés par la politique locale ? Les taux d'abstention terrifiants des dernières élections départementales et régionales (20 et 27 juin 2021), qui ont frôlé les 90% chez les 18-24 ans, permettent d'en douter : « Moi quand j'avais 18, 19 ou 20 ans, ce qui m'intéressait globalement aussi, c'était beaucoup le national » explique Zakaria Mouamir.

Une porte d'entrée vers la politique de proximité : « Il y a ce rôle aussi des collectivités locales à présenter leur utilité [...] que ce soit la Région ou même l'Europe qui est un peu lointaine, elles ont tellement un impact sur le quotidien des jeunes ou de la population en général... Les gens ne le savent pas ! » rappelle l'élu vierzonnais.

Le dossier de la rédaction Comment réduire l’abstention ?

L'abstention n'est en effet pas l'apanage de la jeunesse : pour ces dernières élections, ce sont 2 électeurs sur 3 qui ne se sont pas déplacés aux urnes. Quelles solutions alors ? « Il faut de la pédagogie et de l'accompagnement, mais il ne faut pas infantiliser non plus. » 


Les signataires de la tribunes


Alex Charpentier, 22 ans, Conseiller municipal et communautaire de Bourges.
Zakaria Mouamir, 28 ans, Maire adjoint de Vierzon en charge de la sécurité.
Alexandre Boucher, 23 ans, Conseiller municipal de Charost.
Cadfaël Martin, 20 ans, Conseiller régional de la jeunesse.
Léo Zamouche, 18 ans, Conseiller régional de la jeunesse.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'invité de l'été

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