À Lens, fin de l'histoire pour l'église vendue sur Le Bon Coin
Vendue sur Le Bon Coin par le diocèse d’Arras, l’église Saint-Édouard de Lens a trouvé un repreneur : une école spécialisée dans les travaux en hauteur. Le bâtiment classé monument historique deviendra un lieu de transmission, non plus de la foi, mais du savoir-faire artisanal.
L’église désacralisée sera réhabilitée « de manière respectueuse » et transformée en chantier-école. ©DRC’est la fin d'un feuilleton qui a ému au-delà du quartier lensois concerné. L’église Saint-Édouard à Lens a été mise en vente à 362 500 euros sur Le Bon Coin en février 2025. L’édifice a trouvé un nouveau propriétaire : un centre de formation aux métiers du patrimoine.
Dans un message publié sur LinkedIn, le directeur de l’école a annoncé que l’église désacralisée serait réhabilitée « de manière respectueuse » et transformée en chantier-école. Les futurs tailleurs de pierre, couvreurs et maçons y apprendront leur métier, avant d’intervenir, demain, sur d’autres chantiers de restauration d’édifices religieux.
Un projet validé par le diocèse
Pour le diocèse d’Arras, propriétaire de l’église, ce projet est jugé « intéressant ». Le bâtiment, classé monument historique, ne sera pas défiguré et conservera sa vocation de transmission : non plus celle de la foi, mais d’un savoir-faire artisanal au service du patrimoine.
Une issue qui apaise en partie les inquiétudes des habitants du quartier. La mise en vente avait en effet suscité de vives réactions : pétitions, messages indignés sur les réseaux sociaux et même une cagnotte en ligne avaient été lancés pour tenter de sauver l’édifice.
Une fréquentation en baisse
Pourtant, l’église n’était presque plus utilisée. « Quand on était quinze à la messe le dimanche, il y avait du monde », confiait le père Jean-Marie Rowell, curé de la paroisse. Ces dernières années, Saint-Édouard servait surtout aux cérémonies d’enterrement des habitants du quartier.
Contrairement à 90 % des églises françaises, Saint-Édouard appartenait non pas à la commune mais au diocèse, qui assume directement les frais d’entretien. « La baisse de la pratique religieuse s’accompagne d’une augmentation des coûts de maintenance de ces bâtiments », expliquait alors Bernard Lebrun, économe diocésain.
La vente de Saint-Édouard n’est pas un cas isolé. D’autres édifices, comme l’église Saint-Wulgan à Lens, devraient suivre le même chemin, au risque de heurter les habitants, attachés au caractère sacré de ces lieux.


Retrouvez l'actualité dans les Hauts-de-France dans le journal régional d'Aurélien Vurli.
► Du lundi au vendredi à 7h01, 8h01 et 9h01
