18 septembre : pourquoi les pharmacies ferment-elles ?
Jeudi 18 septembre, les pharmacies baissent une seconde fois le rideau pour protester contre la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les génériques. Si la mesure permettrait de faire des économies sur le budget de la Sécurité sociale, elle aurait des lourdes conséquences sur le secteur, l’accès aux soins et les pénuries de médicaments.
PixabayLa pilule ne passe toujours pas. Après la mobilisation d'août dernier, les pharmaciens baissent une nouvelle fois le rideau des officines partout en France ce jeudi 18 septembre. Les 500 pharmacies alsaciennes seront “pour la plupart fermées, à l’exception de celles qui sont réquisitionnées”, lance Enzo Italiano, pharmacien à Wolfisheim depuis dix ans et représentant du Collectif des pharmacies alsaciennes.
En cause : la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les génériques. Une mesure pour tenter de faire des économies sur le budget de la Sécurité sociale, mais qui pèse durement sur le modèle économique des pharmacies, déjà fragiles. “Cette remise, c’est ce qui nous permet de dégager de la marge et de nous faire vivre”, explique Myriam, pharmacienne à Haguenau. Elle craint “des fermetures, des licenciements” faute de trésorerie.
“C’est une pharmacie sur trois qui mettrait la clef sous la porte”
D’après les professionnels, cette mesure, appliquée depuis le 1er septembre dernier, menace directement 6 000 pharmacies de proximité sur les 20 000 présentes sur le territoire français. “C’est une pharmacie sur trois qui mettrait la clef sous la porte. C’est énorme, résume Enzo Italiano. Et les pharmacies qui resteront ouvertes auront des difficultés. Il y aura moins d’accompagnement, moins de personnels qualifiés, avec les licenciements qu’on aura dû effectués. Clairement, on ne pourra plus faire les mêmes missions.” Il cite notamment l’exemple de la prescription et l’administration des vaccins à l’officine.
La baisse des remises sur les génériques porte également un coup à l’approvisionnement de ces médicaments. “Les génériques en France sont déjà les moins chers sur le marché européen. Si on baisse les remises et le prix sur ces médicaments, les laboratoires pharmaceutiques n’auront plus d’intérêt à vendre en France et donc ça ne va faire qu’aggraver les pénuries qui existent déjà” , s’alarme le représentant du Collectif des pharmacies alsaciennes.
Lors de la dernière mobilisation début août, plus de 80 % des pharmacies alsaciennes étaient fermées. Enzo Italiano annonce une “mobilisation et un mouvement de solidarité inédits en Alsace et partout en France ”. L’intersyndical des pharmaciens de France, quant à elle, continuera à mettre la pression sur l'exécutif avec des fermetures prévues tous les samedis à compter du 27 septembre prochain.
En Alsace, 15 officines réquisitionnées par l'Agence régionale de santé (ARS) resteront ouvertes ce jeudi. Pour trouver la pharmacie la plus proche, rendez-vous ici.
