Soyons philosophes
Karim Bouhassoun, philosophe et essayiste, nous propose chaque semaine une courte chronique de philosophie, sur des thèmes du quotidien. Le blésois est diplômé de la Sorbonne (Philosophie, 2004) et de Sciences Po Paris (Affaires internationales, 2006). Karim Bouhassoun a été conseiller dans le secteur privé et public pendant 12 ans. Engagé pour la réussite éducative (ZUPdeCO) et l’égalité (Club 21e Siècle, membre du bureau), il est administrateur de The Cornelius Arts Foundation basée à Londres et Paris.
Episodes
Pourquoi la philosophie
23 avril 2024Les détracteurs de la philosophie soulignent parmi leurs arguments le fait que la philosophie ne leur apporte pas de réponses. Comme les sciences dites exactes le feraient. L’impuissance de la philo à nous apporter des réponses certaines et claires la rendraient vaine et voire inutile.
Ce n’est pas tout à fait vrai car la philosophie requière une certaine rigueur. Appliquée à des sujets sociaux ou moraux comme la bioéthique ou le droit, elle mobilise ses raisonnements moraux pour dessiner des itinéraires de pensée qui débouchent sur de véritables conclusions.Faut-il céder à la peur ?
9 avril 2024Nul ne sait de quoi demain sera fait, dit l’adage. Les temps troublés qui agitent l’Europe le démontrent, avec une guerre en Ukraine qui secoue le continent, et que nul n’aurait prédit il y a 5 ans. Cela nous amène à penser le risque, la peur, et le futur tout à la fois. Comment anticiper les catastrophes qui guettent ? Doit-on s’angoisser ou maîtriser notre peur pour agir ? une chose est sûre, notre pouvoir sur le futur est beaucoup plus grand que notre savoir sur celui-ci.Le corps et la société
2 avril 2024En 1900, l’espérance de vie moyenne en France était de 56 ans. En 2024, elle dépasse 83 ans pour les femmes. Avec l’accroissement de la durée de la vie, de nouvelles questions au carrefour de la bioéthique, de la science et du politique sont soulevées. La conception d’un corps individuel et intime, hors du champ politique, et de la propriété de soi sont des maximes et des modes de vie modernes. Alors que le servage et l’esclavage, au Moyen-Age et dans l’Antiquité, étaient érigés en modèle de gouvernance. Quels dilemmes ces nouvelles donnes de la relation entre corps et politique ?Existe-t-il une bonne mort ?
26 mars 2024« La mort n’est rien par rapport à nous, car quand nous sommes vivants, la mort n’est pas et quand elle arrive nous ne sommes plus », nous dit Epicure. L’actualité reste morbide. Partout autour de nous, non loin de Paris, on entend poudre, bruits de bottes et bilans humains. Dans notre quotidien aussi, la question de la fin de vie a évolué. Comment définir le passage entre vie et mort ? moralement, juridiquement, scientifiquement ? Y a-t-il une mort meilleure qu’une autre ?Penser l'exclusion
19 mars 2024Penser l’exclusion
Ce qui n’est pas comme nous, nous le jugeons différent, et parfois nous refoulons ce qui pourrait être le miroir de nos peurs et angoisses. La marginalisation n’échappe pas à cette règle. Elle frappe partout sur Terre. Sans-abris, « SDF », marginaux… quel que soit le vocable, cet enjeu hante notre société d’autant plus qu’elle met en avant l’égalité. Oui, car si la démocratie rend la marginalisation de plus en plus difficile, il n’en reste pas moins qu’il y a toujours des laissés pour compte. Comment agir ?Qu’est-ce que la justice sociale ?
12 mars 2024La justice sociale du point de vue du libéralisme consacre le principe de différence : nous ne sommes pas tous égaux. De là à postuler qu’il existe des inégalités justes, nous n’y sommes pas encore. Mais en revanche, la différence suppose et nécessite la coopération. Il faut se mettre à l’ouvrage collectivement avant de scander des droits. D’un autre côté, le libéralisme appelle la réciprocité. Sans réciprocité des efforts, pas d’équité.La langue et le langage
5 mars 2024La langue est ce que les peuples du monde ont en partage, même s’il y a des langues. Alors cette langue est-elle l’archétype d’un code culturel commun ?
Toutes les nations ont une ou plusieurs langues, mais parfois, on s’en choisit une au détriment des autres. Le penseur britannique Ernest Gellner a établi une relation entre l’émergence du nationalisme, la langue et la cohésion sociale. Mais alors à quoi sert la langue ?La nation et le citoyen
27 février 2024Du terme latin Nasci dérivent à la fois les termes « naissance », « nature » et « nation ». La nationalité nous vient donc malgré nous, comme la naissance. Elle n’entraîne pas d’engagement a priori. On naît national. A contrario, on ne naît pas citoyen. Alors, si tout nous est donné, qu’est ce qui fait notre engagement citoyen ?Qu’est-ce que la justice sociale ?
23 février 2024La justice sociale du point de vue du libéralisme consacre le principe de différence : nous ne sommes pas tous égaux. De là à postuler qu’il existe des inégalités justes, nous n’y sommes pas encore. Mais en revanche, la différence suppose et nécessite la coopération. Il faut se mettre à l’ouvrage collectivement avant de scander des droits. D’un autre côté, le libéralisme appelle la réciprocité. Sans réciprocité des efforts, pas d’équité.Une certaine idée de la République
20 février 2024La « Res publica », c’est la chose publique, littéralement. Une forme d’organisation du pouvoir où le peuple gouverne via ses représentants, contrairement à la monarchie de droit divin à laquelle elle s’est opposée. Mais qu’apporte-t-elle, ou plutôt qu’attend-elle du sujet devenu citoyen ?L’individualisme est-il un égoïsme ?
13 février 2024On en fait une notion opposée à celle de la communauté. L’individualisme fait tout d’abord référence à l’égoïsme. Dans une société individualiste, chacun court derrière son intérêt en oubliant le bien commun et la communauté sociale. Mais l’individu libéral est le fruit d’une longue et ancienne construction intellectuelle : en s’opposant au monde pour s’ « isoler », le moine – dans toutes le cultures – marque déjà l’avènement du règne de l’individu.La discrimination positive
6 février 2024La discrimination positive peut être définie comme une action volontariste visant à rétablir une égalité de fait dans un cadre politique régit par l’égalité de droit. Néanmoins, elle implique en retour des mécanismes instituant des situations inégalitaires. Dès lors, comment justifier des inégalités au nom de l’égalité ? et partant, comment traiter équitablement la différence ?Le sens de la guerre
30 janvier 2024Pour les « philosophes du contrat », la guerre est un penchant naturel de l’homme, c’est-à-dire primordial. Le contrat social qui nous lie tous tel qu’il est défini dans le Leviathan de Thomas Hobbes est fait pour instituer un Etat cherchant à assurer "la paix et la sécurité" des citoyens. Cet Etat est la sortie de l’état de « guerre de tous contre tous », Bellum omnium contra omnes, tel que décrit dans la Préface du De Cive, du même auteur. Un état de nature où la vie est « solitaire, misérable, cruelle, animale et brève ». Sortir de l’état de nature nous garantit-il pour autant la sécurité ?Comment faire la paix ?
23 janvier 2024La paix peut être un état individuel ou collectif. Elle peut être définie donc comme le calme et la tranquillité pour soi, en soi. Ou encore l’absence de trouble, de conflit, ou de guerre pour le corps social. Cette paix que nous sommes censés vouloir pour nous même et pour les autres n’est pourtant pas épargnée par la guerre qui semble surgir de partout.Le bonheur et la politique
16 janvier 2024Doit-on attendre des autres notre bonheur ? Faut-il le rechercher en soi et pour soi ? Qu’est-ce que l’on peut demander aux autres de faire pour notre propre bonheur ? La philosophie politique s’est toujours intéressée au débat et à la promotion des valeurs et normes qui sont aux fondements d’un ordre politique juste.Liberté et puissance
9 janvier 2024La liberté, ce n’est pas seulement l’absence d’entraves. La liberté, c’est aussi et surtout apporter à la collectivité à laquelle j’appartiens les moyens d’être plus forte, plus civilisée et contribuer à la solidité de l’intérêt général.L'homme et le temps
2 janvier 2024Le temps est à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de nous. C’est la succession des évènements et des phénomènes, les changements, les mouvements perçus. Mais c’est aussi et surtout leur représentation dans notre conscience. Mais au-delà des abstractions, dans un monde bien réel, le rapport au temps est un rapport de pouvoir.Le principe de précaution
19 décembre 2023La génération actuelle n’est pas propriétaire de la Terre. Cette prise de conscience est à l’origine de l’émergence du principe de précaution. Un principe qui n’a jamais été autant bafoué par une humanité pour qui l’extraction et la transformation des ressources s’emballe au point de provoquer une nouvelle extinction de masse d’espèces vivantes. Ce principe ne suffit plus, et il faut donc convenir des nécessaires mutations de la responsabilité politique.La vie et la transhumanisme
12 décembre 2023Il y un millénaire, atteindre 40 ans était une longue vie. Aujourd’hui, on signe déjà des contrats avec acomptes et on développe des algorithmes dans des startups fortement capitalisées pour assurer la vie éternelle à de richissimes clients condamnés à cause de maladies incurables.
Quelles mutations la science fera-t-elle subir à nos corps au cours de ce siècle ? Jusqu’à quel point consentirons-nous à faire évoluer notre biologie ou à l’augmenter pour vivre plus et mieux ?L’individu et le marché
5 décembre 2023Le paradoxe du marché, c’est qu’il constitue un risque et un avantage à la fois pour nos économies. L’un des succès de l’Europe, c’est le marché commun. La paix et la prospérité dans les échanges et l’interdépendance commerciale. Marché unique, monnaie unique, destin unique. Mais rien n’est innocent. Quand on cède du terrain à un modèle de société, son emprise vampirise tout le système. Jusqu’à la pensée et l’idéologie
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