
Une miette de théologie 27 min
17 décembre 2025
Une miette de théologie Lire les psaumes aujourd'hui : une théologie du psautier - 37
Psaume 84 (Hébreu 85) : Liturgie prophétique
La liturgie n’est pas fréquemment associée à la figure du prophète, sauf pour la critique récurrente d’un culte hypocrite où les fidèles se servent du culte pour sauver l’apparence d’une piété, démentie dans leur comportement. Or ici il semble bien s’agir d’une liturgie de type prophétique : le psalmiste délivre un oracle (2-4), se fait l’interprète d’une lamentation collective (5-8) avant d’énoncer une vision d’avenir prophétique empreinte de paix et de prospérité pour le peuple ; cette vision d’avenir est avancée avec tant d’assurance qu’elle semble déjà accomplie (9-14 : 9-10 ;11-14). Le psaume se divise donc en deux parties, et quatre paragraphes. Dans la première partie, le psaume s’adresse à Dieu à la deuxième personne (tu), le locuteur est individuel dans la première strophe (je), collectif (nous) dans la deuxième strophe.
Dans la deuxième partie, Dieu est évoqué à la troisième personne. Entre les deux
parties, une expression typique d’une ouverture d’oracle prophétique de salut :
« j’écoute » (Habaquq 2,1).
La tradition chrétienne y a perçu une saveur d’Avent : « Proche est son salut pour qui le craint, et la gloire habitera notre terre » (v. 10) ; « Vérité germera de la terre, et des cieux se penchera la Justice » (v. 12). Le Prologue de Jean semble y faire écho : « Et le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14s).
Quant au verset 9, il énonce une disposition à la prière : « J’écoute. Que dit le Seigneur ? ».
N’est-ce pas la première pensée de sorte à sortir de ses propres pensées et faire
place aux pensées de Dieu qui sont élevées comme le ciel vis-à-vis de la terre (Is
55). Ce décentrement, ce silence, cette humilité sont prescrites, avant tout afin de
laisser Dieu « dire » sa paix, la réaliser en nous par le souffle de sa bouche et le don de son Saint Esprit (Jn 20, 19-23). Le pardon inclus dans l’envoi des disciples par le Ressuscité est source de vie, de paix et de joie, comme dans le Psaume.
La liturgie n’est pas fréquemment associée à la figure du prophète, sauf pour la critique récurrente d’un culte hypocrite où les fidèles se servent du culte pour sauver l’apparence d’une piété, démentie dans leur comportement. Or ici il semble bien s’agir d’une liturgie de type prophétique : le psalmiste délivre un oracle (2-4), se fait l’interprète d’une lamentation collective (5-8) avant d’énoncer une vision d’avenir prophétique empreinte de paix et de prospérité pour le peuple ; cette vision d’avenir est avancée avec tant d’assurance qu’elle semble déjà accomplie (9-14 : 9-10 ;11-14). Le psaume se divise donc en deux parties, et quatre paragraphes. Dans la première partie, le psaume s’adresse à Dieu à la deuxième personne (tu), le locuteur est individuel dans la première strophe (je), collectif (nous) dans la deuxième strophe.
Dans la deuxième partie, Dieu est évoqué à la troisième personne. Entre les deux
parties, une expression typique d’une ouverture d’oracle prophétique de salut :
« j’écoute » (Habaquq 2,1).
La tradition chrétienne y a perçu une saveur d’Avent : « Proche est son salut pour qui le craint, et la gloire habitera notre terre » (v. 10) ; « Vérité germera de la terre, et des cieux se penchera la Justice » (v. 12). Le Prologue de Jean semble y faire écho : « Et le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14s).
Quant au verset 9, il énonce une disposition à la prière : « J’écoute. Que dit le Seigneur ? ».
N’est-ce pas la première pensée de sorte à sortir de ses propres pensées et faire
place aux pensées de Dieu qui sont élevées comme le ciel vis-à-vis de la terre (Is
55). Ce décentrement, ce silence, cette humilité sont prescrites, avant tout afin de
laisser Dieu « dire » sa paix, la réaliser en nous par le souffle de sa bouche et le don de son Saint Esprit (Jn 20, 19-23). Le pardon inclus dans l’envoi des disciples par le Ressuscité est source de vie, de paix et de joie, comme dans le Psaume.














































