"Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer ..." (Lc 14, 15-24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
au cours du repas chez un chef des pharisiens,
    en entendant parler Jésus, un des convives lui dit :
« Heureux celui qui participera au repas
dans le royaume de Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Un homme donnait un grand dîner,
et il avait invité beaucoup de monde.
    À l’heure du dîner, il envoya son serviteur
dire aux invités :
“Venez, tout est prêt.”
    Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Le premier lui dit :
“J’ai acheté un champ,
et je suis obligé d’aller le voir ;
je t’en prie, excuse-moi.”
    Un autre dit :
“J’ai acheté cinq paires de bœufs,
et je pars les essayer ;
je t’en prie, excuse-moi.”
    Un troisième dit :
“Je viens de me marier,
et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
    De retour,
le serviteur rapporta ces paroles à son maître.
Alors, pris de colère,
le maître de maison dit à son serviteur :
“Dépêche-toi d’aller sur les places
et dans les rues de la ville ;
les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux,
amène-les ici.”
    Le serviteur revint lui dire :
“Maître, ce que tu as ordonné est exécuté,
et il reste encore de la place.”
    Le maître dit alors au serviteur :
“Va sur les routes et dans les sentiers,
et fais entrer les gens de force,
afin que ma maison soit remplie.
    Car, je vous le dis,
aucun de ces hommes qui avaient été invités
ne goûtera de mon dîner.” »

Source : AELF

Méditation Père Richard Escudier     

Il ne suffit pas d’entendre la parole de Dieu, il faut en cueillir en quelque sorte « la chance », ne pas être ingrat. Est-ce que, bien souvent, l’attitude des chrétiens n’est pas tant la mauvaise volonté que l’ingratitude ? 

Et pourtant, quelle joie dans l’exclamation « Venez, tout est prêt » ! Voilà cet homme qui invite et qui est rempli de la joie d’offrir du bonheur aux autres ! Hélas, les invités ont bien autre chose à faire et ils se dérobent !

Qu’est-ce qui résiste en nous ? Tâchons de comprendre ce que signifie cette dérobade des invités au dîner de la parabole, symbole de l’amitié que Dieu nous propose.

Je vois deux leçons à cueillir de cet évangile : nous nous donnons facilement de bonnes raisons de résister à l’appel de Jésus. Nous ne nous engageons pas. Nos bonnes habitudes suffisent. Nous risquons ainsi de passer à côté d’un bonheur plus profond que tout ce dont nous disposons et qui semble suffire à notre confort. 

Cela me fait penser à ces chrétiens qui parcourent les rues pour rencontrer des pauvres, ces « estropiés ces aveugles et boiteux » vers qui nous sommes envoyés. Ceux-là écoutent. 

Le pape Léon écrit dans sa méditation pour la journée mondiale des pauvres une phrase que je vous invite à réfléchir avec moi : « Celui qui manque de charité, non seulement manque de foi et d’espérance, mais enlève l’espérance à son prochain ». N’est-ce pas ce que sa récente exhortation Dilexi te réaffirme avec force ? Alors, à nous de répondre, n’est-ce pas ?