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Un double anniversaire pour Sœur Marie-Thérèse

Un double anniversaire pour Sœur Marie-Thérèse

Un article rédigé par Armelle Delmelle avec Vitamine C - RCF Liège, le 14 octobre 2025 - Modifié le 14 octobre 2025
Vitamine C • LiègeLes 50 ans de vie religieuse de Soeur Marie-Thérèse à Seraing

En ce mois d’octobre 2025, Sœur Marie-Thérèse a deux anniversaires à célébrer. Le premier, ce sont ses cinquante ans de vie religieuse au sein de la congrégation des Sœurs de Sainte-Marie de Namur. Le second, ce sont les trente ans de son ASBL La Bulle d’air, fondée à Seraing.

Soeur Marie-Thérèse Delrez, Photo : diocèse de LiègeSoeur Marie-Thérèse Delrez, Photo : diocèse de Liège

Les débuts de La Bulle d’air

Cette ASBL, qui fête aujourd’hui ses trente ans, a vu le jour en 1995. Son but : offrir une bulle d’air aux enfants. « Au début, nous avions des activités récréatives toutes les semaines », explique Sœur Marie-Thérèse. Lorsque la dame avec qui elle travaillait a dû s’arrêter pour s’occuper de son mari malade, c’est Sœur Françoise qui l’a rejointe pour prendre le relais.

« Sœur Françoise a eu une très bonne idée : elle a invité des grands jeunes à venir s’occuper des petits. » Et alors que le groupe ne fait que grandir, les deux sœurs se rendent compte que l’attention n’est plus tournée vers les plus pauvres, y compris ceux qui participent à leurs activités. Elles demandent alors aux parents qui le peuvent d’inscrire leurs enfants aux patros et se concentrent sur ceux qui restent.

La Bulle d’air ne se limite plus aujourd’hui à des activités hebdomadaires. « Il y a quelques années, douze enfants de la Bulle d’air sont arrivés à l’école Sainte-Thérèse, qui se trouve derrière chez nous. Pour leur permettre de réussir, nous avons ouvert une école de devoirs. »

L’ouverture du magasin

En 2013, une question se pose : comment faire pour continuer à gérer financièrement la Bulle d’air ? Les sœurs ont donc ouvert un petit magasin de seconde main. Avec les vêtements qu’elles reçoivent, elles font tourner ce magasin depuis 2013, ce qui leur permet de payer leurs factures.

En 2019, après trois années qu’elle a vécues seule (sans autres sœurs de sa communauté), Sœur Marie-Thérèse est rejointe par Sœur Paule. Cette ancienne missionnaire revient de cinquante ans passés en Afrique. Aujourd’hui âgée de 84 ans, « elle s’occupe de l’école de devoirs, des repas, de l’accueil et du magasin », explique Sœur Marie-Thérèse.

Se tourner vers les plus défavorisés

Alors qu’elle avait 20 ans, Sœur Marie-Thérèse, encore laïque à l’époque, fait la rencontre d’une jeune fille qui recherche des bonnes volontés pour l’aider à transformer une maison bruxelloise en bibliothèque pour les enfants défavorisés. Elle s’y rend le Jeudi saint et nettoie cette maison avec l’aide de son amie et d’un père jésuite.

Là-bas, elle fait la rencontre de l’abbé André Modave, responsable d’ATD Quart Monde en Belgique. « Il était dans une petite maison sans eau, sans électricité, et il préparait le chemin de croix pour le lendemain. Chaque station représentait la situation d’une personne du Quart Monde. » Après avoir assisté à l’office, elle passe la nuit à penser : « C’est comme les apôtres, tu ne sais pas veiller. »

Alors institutrice maternelle, elle décide de consacrer une partie de son temps à ATD Quart Monde. « Je me suis aperçue qu’on pouvait faire énormément de choses pour ces personnes-là. Je me suis dit qu’une chose qui pourrait les sauver, c’était de réaliser qu’elles étaient aimées par le Seigneur et que l’Esprit Saint pouvait les aider à sortir de leur souffrance. Et c’est comme ça que je suis entrée chez les sœurs. »

Les Sœurs de Sainte-Marie de Namur

La congrégation dont fait partie Sœur Marie-Thérèse est une congrégation apostolique, c’est-à-dire active dans la vie en société. Même si aujourd’hui les vocations diminuent, elle compte encore beaucoup de sœurs à l’international. En effet, les Sœurs de Sainte-Marie de Namur sont présentes au Congo, au Brésil ou encore au Rwanda.

Lorsqu’elle a rejoint cette congrégation en 1975, Sœur Marie-Thérèse ressentait surtout un besoin de prière. « Si je suis entrée, c’est parce que je sentais vraiment que j’avais besoin de prier, de déposer toute cette souffrance dans les bras du Seigneur et de reprendre ma force », nous raconte-t-elle. Si elle aurait aimé être contemplative, elle peut aujourd’hui dire que ce n’était pas là sa vocation : au besoin de prier s’est ajouté le besoin d’agir.

50 ans de moments marquants

L’un des moments marquants évoqués par Sœur Marie-Thérèse est son passage dans un centre d’accueil pour enfants placés. « C’est vraiment quelque chose qui m’a beaucoup habitée, beaucoup apporté. » Dans ce centre, ce qui la marque, c’est que tout le monde était uni autour des enfants pour leur permettre de vivre de belles expériences : cueillette de champignons, pèlerinages, etc.

Être religieuse aujourd’hui

À la question : qu’est-ce qu’être religieuse aujourd’hui ? Sœur Marie-Thérèse répond simplement :

« Pour moi, c’est quelqu’un qui vraiment essaye de donner toute sa vie au Christ. De pouvoir regarder la croix, d’apporter au Seigneur toutes ses souffrances, et d’être quelqu’un qui sait sourire, qui sourit à tout le monde et qui accueille tout le monde. Mais qui sait aussi remettre tout dans les bras du Seigneur. Et qui vit simplement. »

RCF Liège
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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