Synode : l'Eglise veut-elle changer d'époque ?
Ouverture-synode-sur-la-synodalite-Vandeville-Eric-ABACAEglise que dis-tu de toi même ? Les conclusions rendues par le synode à la fin de cette semaine pourront-elles répondre à cette question. Alors que les 364 participants ont pratiquement fini ce marathon synodal, abreuvés par l’Esprit Saint, les premiers documents de synthèse ont commencé à être rédigés. "Il y a des sujets qui prédominent, des lignes qui se dessinent, la place des femmes, décrypte le père Christoph Théobald expert, c’est évidemment un sujet qui traverse l’ensemble du Synode (…) Comment réaliser réellement une égalité qui est devenue absolument fondamentale dans nos sociétés ? Comment cette égalité peut se jouer dans l’Eglise ?" s’interroge-t-il.
Eglise que dis-tu de toi même ? c’est la question que Paul VI avait posée lors du Concile Vatican II. C’est la question centrale dans ce synode également. Peut-on parler alors d’un concile qui ne dit pas son nom ? Pour le père Théobald, "il y a une analogie, (…) une église inclusive, c’est à dire la présence de tous, le rapport aux autres confessions, le rapport aux autres religions, la question de la mission, ce sont des questions déjà abordées", il y a 60 ans.
Quelle suite alors ? Il reste encore deux étapes jusqu’au 28 octobre : l’écriture d’une lettre du Synode adressée au Peuple de Dieu. La deuxième étape sera le grand texte de synthèse qui pourra être amendé, presque "une manière parlementaire de procéder, souligne le père Théobald mais le but cette semaine, c’est vraiment la rédaction de ces textes conclusifs pour que les communautés chrétiennes puissent s’en saisir et entrer dans une démarche analogue".
"Nous ne sommes pas dans une époque de changement mais c’est un changement d’époque (…) poursuit le père Théobald, nous sommes au tout début d’une transformation très radicale de la figure du christianisme mondial. Mais il faut trouver une méthode pastorale pour se mettre d’accord".
Toute l’architecture de l’Eglise est en train de bouger, "les Latino-Américains nous précèdent parce qu’ils ont une conscience incroyable de l’unité culturelle de leur continent et la diversité interne. En Europe, nous sommes loin de cela." Un synode pour transformer les conférences épiscopales ? Elles auront sûrement un nouveau rôle à jouer dans l’Eglise, une transformation qui prendra son temps. Faut-il donc résoudre toutes ces questions sur un plan universel ? "Pourquoi ne pas imaginer le traitement de ces questions selon les espaces culturels ?" s’interroge le père Théobald. Il faudra attendre la fin de la semaine pour en savoir plus.
