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"Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent..." (Lc 16, 9-15)

Un article rédigé par Gobilliard Emmanuel (Monseigneur) (57834) - RCF, le 5 novembre 2022 - Modifié le 5 novembre 2022
Prière du matin"Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent..." (Lc 16, 9-15)

"Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?"

Méditation de l'évangile (Lc 16, 9-15) par Mgr Emmanuel Gobilliard

Chant final: "Regardez l'humilité de Dieu" par le choeur Graines de saints

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
    Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
    Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
    Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
    Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

    Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
    Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

Source : AELF

Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard

L’Evangile d’aujourd’hui est la suite de l’Evangile d’hier. D’ailleurs, lorsqu’il est proclamé le dimanche, il n’en fait qu’un. Ici le fait de le séparer est également intéressant. Hier nous avons médité sur ce gérant, qui, sachant qu’il allait être licencié parce qu’il est un mauvais gérant, tout simplement et pas, contrairement à ce que nous croyons, parce qu’il est malhonnête, ce gérant donc se fait des amis, et peut-être des clients potentiels, pour ne pas se retrouver sans travail, ou avec un travail pour lequel il n’est pas compétent. Jésus loue cet homme qui est prêt à mettre l’argent au second plan, à se faire des amis, en renonçant à sa paye, pour anticiper l’avenir. Ce gérant habile, comme je l’ai dit hier, Jésus veut que nous lui ressemblions concernant les choses essentielles, la foi, l’espérance et la charité, que nous capitalisions pour l’avenir, le ciel. Aujourd’hui, le focus est mis sur l’argent lui-même. Là aussi il peut y avoir une confusion de notre part. L’Evangile parle d’argent malhonnête et nous comprenons qu’il s’agit de l’argent mal utilisé. Quand nous utilisons mal l’argent, c’est nous qui sommes malhonnête, pas l’argent. Mais ce n’est pas ce que veut dire Jésus, puisque nous avons vu que justement l’argent, ici en l’occurrence était bien utilisé, utilisé pour se faire des amis. L’argent est malhonnête quoi qu’il arrive, ou, dans une autre traduction il est trompeur. Il est trompeur lorsque nous considérons qu’il nous procure le bonheur. L’argent ne fait pas le bonheur, nous le répétons sans cesse. Coluche ajoute avec beaucoup d’humour et de vérité, et son absence non plus. L’argent est un moyen. Je dirai que l’argent est neutre, et donc ne mettons pas sur le dos de l’argent, qui n’est qu’un moyen, la responsabilité de nos actes égoïstes ou idolâtres, nos manques de charité. L’argent est trompeur parce qu’il semble nous promettre un paradis qui ne nous rendra pas heureux, l’argent est trompeur, s’il est considéré comme une fin, un but à atteindre, l’argent est trompeur, parce qu’il est devenu un Dieu et qu’il nous détourne du vrai Dieu, il nous détourne aussi, souvent, de nos amis, voir de nos familles. Certaines récentes histoires dans le monde du football nous l’ont rappelé. Il nous fait perdre la tête. La vraie pauvreté, c’est de capable de donner comme de demander, c’est d’avoir la simplicité de tendre la main, d’avoir besoin des autres, mais surtout de l’Autre, de Dieu, qui est seul à combler nos cœurs de ce à quoi nous aspirons en permanence et que nous croyons à tort que l’argent va combler : l’amour, l’amour infini et éternel.

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