« Si vous n’avez pas été dignes de confiance... » (Lc 16, 9-15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
    Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
    Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
    Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
    Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

    Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
    Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

Source : AELF

Méditation Père Richard Escudier     

Prenons garde de ne pas prendre le matériel pour l’essentiel. Si l’on met sa confiance dans ce qui est illusoire comment est-ce que l’on pourra nous faire confiance dans ce qui est essentiel ? 

Ici, nous ne sommes pas dans une question morale qui tournerait simplement autour de la question : « qu’est-ce que tu fais de ton argent ? » Nous sommes dans une dimension beaucoup plus importante, celle de la relation que Dieu établit avec nous. Le matériel, c’est peu de chose, et si nous ne sommes pas fidèles en ce peu de choses, comment est-ce que on pourra nous faire confiance dans le bien véritable ? Ce bien véritable, c’est le nôtre, c’est notre propre vie. 

Pour résumer l’axe de cet enseignement de Jésus, l’on voit bien qu’il s’agit bien de la confiance en notre capacité d’être les intendants de notre propre âme, de notre propre « bien spirituel ». L’essentiel est de savoir si nous sommes fidèles dans ce qui est capital pour nous. Qu’est-ce qui est capital, justement ? Comme le laisse entendre le mot grec dans l’évangile, c’est notrebien vital, c’est-à-dire ce qui importe bien au-delà de nos préoccupations souvent terre-à-terre. Ceci doit nous rappeler la parole de Jésus évoqué en Matthieu et en Luc aussi : « Là où est ton trésor là aussi sera ton cœur ». Il n’y a pas de règle de vie qui soit plus simple que celle qui nous gouverne tout entier à partir du cœur, c’est-à-dire notre être profond. Ton cœur ne trompe pas, et c’est à lui que Dieu s’adresse pour ton bien.