" Si vous aviez de la foi ! " (Lc 17, 5-10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
   les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
   Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,
et il vous aurait obéi.

   Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
‘Viens vite prendre place à table’ ?
   Ne lui dira-t-il pas plutôt :
‘Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?
   Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
   De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
‘Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir’ »


Méditation du Père Jean-Paul Cazes

Bonjour amis d’au-delà du micro. Avec vous, je commence cette semaine ; j’espère qu’elle sera bonne, pour vous comme pour moi. Merci de prier pour moi afin que je sois vraiment serviteur de la Parole, et votre serviteur. 
Deux paraboles nous sont données en ce dimanche, une sur la faiblesse de la foi, l’autre sur le service. En deux minutes, je vais seulement rester sur la première. Je relève d’abord l’humour du Seigneur. Regardez-le sourire lorsqu’il affirme que si notre foi était suffisamment développée, les arbres iraient piquer une tête dans la mer la plus proche. 

« Augmente en nous la foi », demandent les Apôtres. 

Premier enseignement : ce sont les Apôtres qui parlent, eux sur qui reposent notre foi. Pour eux, comme pour nous, la foi n’avait rien d’évident, elle était toujours en croissance. 
Second enseignement : justement, la foi est en croissance. En ce domaine, il n’y a jamais rien d’acquit. Le langage habituel, le mien comme le vôtre, dit souvent : on a la foi, ou bien on ne l’a pas. Le verbe avoir me semble impropre. On ne possède pas la foi comme on possède sa voiture ou son appartement. Il vaudrait mieux utiliser le verbe être : je suis croyant, ou je suis mal croyant… La foi n’est pas quelque chose, elle est une vie, et une vie de relation aimante avec le Seigneur. 
Troisième enseignement : la croissance de la foi est à demander jour après jour au Seigneur. Ce n’est pas nous - tout seuls - qui pouvons la faire grandir, bien que ce soit nous – tout seuls - qui pouvons la faire diminuer. 

Suggestion : pourquoi ne pas faire nôtre, après la douche du matin et avant le petit-déjeuner, la si belle et si humble prière du père dont le fils vient d’être libéré de son mal par Jésus : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! » Cette prière se trouve en st Marc, chapitre 9, verset 24.

Bon et beau dimanche ; et si vos arbres commencent à se déraciner, c’est bon signe !
A demain.