Samedi 17 mai 2025 ce sera les 100 ans de la canonisation de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face, plus connue sous l'appellation de la petite Thérèse. Le père Jacques Simon, prêtre du diocèse de Rouen a depuis sa tendre enfance un lien tout particulier avec la sainte normande.
"Thérèse m'accompagne depuis toujours"
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, la figure de Thérèse a toujours accompagné le chemin de vie du père Jacques Simon, curé des paroisses de Sainte-Etienne-du Rouvray, Oissel et Grand-Couronne, près de Rouen. Chaque année la famille se rendait à Lisieux en pèlerinage. C’est à la Sainte Vierge qu’il confie d’abord son souhait de devenir prêtre, mais Thérèse, à la manière d’une grande sœur a été vite associée à ce grand projet vocationnel !
Il faut ici évoquer l'attention de Thérèse aux prêtres. La réalité que vivent certains de ces hommes d’Eglise lui paraît alors bien pâle. Elle juge certains médiocres, allant jusqu’à désirer embrasser elle-même une vocation sacerdotale pour honorer et servir Dieu comme il se doit !
Et puis à l’été 1896, son âme trouve enfin l’apaisement avec la révélation de ce qu’elle doit être : dans le cœur de l’Eglise elle sera l’Amour ! “Aimer Jésus et le faire aimer”. Pour le Père Jacques, Thérèse a raison de prier pour les prêtres, car l'équilibre est fragile entre action et prière ! “On a vite fait, en tant que prêtre, de se perdre dans une forme d’activisme et d’en oublier le temps de la prière. À l’inverse, la prière peut confiner à la fuite du monde si l’on n'y prend pas garde… ! “
"Il faut toujours prier comme si l’action était inutile et agir comme si la prière était insuffisante” Ste Thérèse
Pour le Père Jacques Simon, c'est la simplicité du message de Thérèse qui enseigne, guide l'Eglise et la prépare à entrer dans l'ère Vatican 2. "Elle nous recentre sur la source qu’est l'Evangile, le vrai sens du sacrifice qui est celui de l’Amour…”
Élevée au rang de docteur de l’Eglise, elle n’en reste pas moins une immense figure de piété populaire. Nombreuses sont les personnes qui entrent dans une église pour aller confier leur vie à Thérèse. "J’ai restauré plusieurs statues lorsque j'étais curé, et notamment celle qui contient une de ses reliques à Saint-Etienne-du Rouvray dans l'église Sainte Thérèse du Madrillet. Et bientôt la paroisse recevra une relique des époux Martin, offerte par le recteur de Lisieux après l’attentat du Père Jacques Hamel… "
Ce lien aux prêtres, Thérèse va le vivre très concrètement à travers l'accompagnement spirituel de certains d'entre eux. Mère Agnès de Jésus la sœur de Thérèse va ainsi lui confier un séminariste, l’abbé Maurice Bellière, prêt à partir faire son service militaire et qui, inquiet sur sa vocation, demande les prières d’une carmélite. Plus tard, le 30 mai 1896, cette fois c’est la prieure, Mère Marie de Gonzague qui lui demande de prendre en charge un prêtre des Missions Étrangères de Paris, le Père Adolphe Roulland (1870-1934). Thérèse va s’attacher à suivre leurs évolutions, les missions du Père Roulland au Sichuan oriental. Elle écrira à l'un d'eux : “Je le sens, je vous serai bien plus utile au Ciel que sur la terre... (Remerciez) le Seigneur de me donner les moyens de vous aider plus efficacement dans vos œuvres apostoliques » (LT 254).”
Le père Jacques Simon se souvient lui de sa correspondance lorsqu’il était séminariste avec un prêtre missionnaire lui aussi. “C’est très important de se relier à d’autres, de sentir la communion… Le vrai partage c’est de se confier à l’autre, à sa prière.”
Le Père Jacques Simon est aussi le prêtre référent pour la catéchèse dans le diocèse de Rouen. Il souligne combien la figure de saints est importante pour les enfants. “Avec Thérèse, il s’agit de leur montrer qu’eux aussi sont des enfants missionnaires, que leur prière a du poids, de la force !
Moment fort dans la vie du Père Jacques Simon, le procès des assassins du Père Jacques Hamel en février 2023. Il choisit volontairement de vivre ce moment avec sa communauté paroissiale. "Au moment des interventions du Père Dominique Lebrun, de Guy Coponet, de Roselyne Hamel, nous avons proposé en communauté des veillées de prière… J’ai ressenti que Thérèse nous demandait de prier pour ces jeunes meurtriers, comme elle l’avait fait pour le repentir de Pranzini"...
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