« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je...» (Lc 18, 35-43)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Alors que Jésus approchait de Jéricho,
un aveugle mendiait, assis au bord de la route.
    Entendant la foule passer devant lui,
il s’informa de ce qu’il y avait.
    On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.
    Il s’écria :
« Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »
    Ceux qui marchaient en tête
le rabrouaient pour le faire taire.
Mais lui criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
    Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène.
Quand il se fut approché, Jésus lui demanda :
    « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Il répondit :
« Seigneur, que je retrouve la vue. »
    Et Jésus lui dit :
« Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. »
    À l’instant même, il retrouva la vue,
et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu.
Et tout le peuple, voyant cela,
adressa une louange à Dieu.

Source : AELF

Méditation Père Eric Courtois

voit l’audace de la demande et la délicatesse de Jésus.

L’audace de l’aveugle est remarquable, car il ne se laisse arrêter ni par sa cécité, ni par les interpellations de ceux qui veulent le faire taire. Notre propre prière s’arrête parfois devant des obstacles ou des difficultés, mais l’aveugle de Jéricho nous enseigne que rien ni personne ne doit faire taire la voix de notre prière.

Du côté de Jésus, sa question « que veux-tu que je fasse pour toi ? » est étonnante, car Jésus sait le mal dont souffre l’aveugle, et son désir de guérir. En fait, Jésus n’a pas besoin d’une information mais plutôt d’une autorisation. Comme s’il demandait en réalité, à l’aveugle comme à nous : « est-ce que tu me permets d’intervenir dans ta vie ? » Jésus demande cette permission, à nous comme à l’aveugle, car il a un infini respect de notre liberté.

L’aveugle donne cette permission, et Jésus intervient pour lui rendre la vue : « Vois, ta foi t’a sauvé », mais aussi pour remettre toute sa vie en route. Les yeux ont été guéris, et la vie de l’aveugle est changée, puisqu’il se met à suivre Jésus. Et nous-mêmes, quand nous demandons quelque chose au Seigneur dans la prière, avons-nous la même audace que l’aveugle de Jéricho ? Et surtout, sommes-nous vraiment prêts à donner à Jésus l’autorisation d’intervenir et de transformer notre vie ?