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Mt 6, 7-15 - Père Frédéric-Marie Lauroua

RCF Bordeaux,  - Modifié le 17 juin 2021
Prière - RCF BordeauxMt 6, 7-15 - Père Frédéric-Marie Lauroua
Chant final : Notre Père - EGLISE LYON CENTRE
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« Lorsque vous priez, ne rabâchez pas » La prière n’est pas affaire de pression sur Dieu ! On les accumule pour obtenir satisfaction et on s’étonne qu’après tant d’efforts la réponse ne vienne pas ! Dans l’ancien testament un très beau passage illustre cela de manière tragicomique, le sacrifice d’Elie face aux prophètes de Baal dans le livre des Rois. Les prophètes vont du matin au soir se répéter sans cesse en appelant leur Dieu, danser en criant, mettre le genou en terre, puis se taillader jusqu’au sang. Rien n’y fera, Baal restera muet et le bûcher ne s’enflammera qu’à la seule et unique prière d’Elie adressée au Dieu de l’alliance. La prière peut être ainsi un commerce et l’on cherche la plus efficace. A qui s’adressent de telles prières ? A une force supérieure qu’il faut arriver à amadouer ? La prière est alors le prolongement pour l’homme de son rêve de toute-puissance, une façon de mettre des puissances supérieures au service de ses projets. On est loin, bien loin de la prière du Notre Père car ce n’est pas rien qu’elle commence ainsi. On ne s’adresse pas au Tout-puissant, au créateur et maître de l’univers, on aurait pu après tout puisque ces termes sont aussi dans la Bible. On s’adresse à Dieu en l’appelant Père et dans ce seul mot tout est dit, dans ce mot la prière chrétienne prend son sens original et si différent. Elle n’est plus  l’expression d’un désir de résultats, mais la reconnaissance de l’amour dont Dieu nous aime. Dans cette seule prière l’infinie originalité de notre religion est révélée. La prière commence quand se pose mon regard de foi sur celui qui m’aime infiniment. Elle est mise en présence et non guichet pour déposer ma demande. Dans ses premiers mots je dis ma reconnaissance mais aussi ma responsabilité pour ceux qu’inclus le « Notre » de Notre Père ! J’y trouve l’échange d’un regard et la confession d’un amour, le sien et le mien. Un petit garçon à qui sa maman avait appris le Notre Père n’arrivait pas à dépasser dans la récitation par cœur les deux premiers mots. A l’interrogation un peu contrariée de sa maman qui ne comprenait pas pourquoi il en restait là  il répondit ces paroles pleines de sens : « mais maman quand j’ai dit « Notre Père » j’ai tout dit ! ».

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