« Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle...» (Mc 9, 41-50)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.

    Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui
qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
    Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
    Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
    Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
    là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas.
    Chacun sera salé au feu.
    C’est une bonne chose que le sel ;
mais s’il cesse d’être du sel,
avec quoi allez-vous lui rendre de la saveur ?
Ayez du sel en vous-mêmes,
et vivez en paix entre vous. »

Source : AELF

Méditation   Père Jean-Marie Petitclerc

            « Malheur à celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi ... »  Jésus n’a pas de parole assez dure pour celui qui en est la cause.

            À l’heure où la révélation de tant d’abus sexuels sur des enfants et adolescents commis au sein de l’Église jette le trouble dans nos communautés chrétiennes, à l’heure où nous prenons conscience du poids de souffrance insupportable enduré par ces victimes trop longtemps condamnées au silence, cette parole du Christ prend une résonance toute particulière aujourd’hui. La reconnaissance de cet état de victime, avec la mise en place de procédure de réparation dans le cadre d’une justice restaurative, et la prévention de la réitération de telles situations d’emprise ayant entrainée de tels abus, doivent aujourd’hui constituer une priorité pour notre Église, si elle se veut fidèle à l’enseignement de Jésus. En effet celui-ci, dans toutes ses rencontres avec les enfants,  n’a cessé de vouloir les placer au centre et de souligner l’importance de la qualité de leur accueil.

            Tout vaut mieux que d’entraîner « la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi ... » Mais, attention ! La tentation pourrait être grande, afin de garantir sa responsabilité, de garder ces petits à l’abri, de les « mettre en conserve », des les surprotéger. Comme aimait le rappeler Jean Debruyne, entraîner ces petits dans la chute peut aussi s’entendre comme « les entraîner dans nos habitudes, les enfermer dans nos principes, nos idées toutes faites . Être petit, c’est être appelé à grandir. »

            Puisse notre Église aujourd’hui continuer d’être au service de l’éducation de nos enfants !