Mgr Papin : « Benoît XVI était un homme d’une très grande douceur, d’une très grande écoute »

Le pape émérite Benoît XVI est décédé le 31 décembre 2022 au Vatican. L’évêque de Nancy et de Toul, Mgr Jean-Louis Papin, a eu plusieurs contacts avec le 265e Pape de l’Eglise catholique, tout d’abord lorsqu’il enseignait la théologie à Nantes. « Mon premier contact a été avec Joseph Ratzinger, le théologien. Cela s’est fait indirectement, par l’intermédiaire de plusieurs de ses livres, notamment « La foi chrétienne hier et aujourd’hui », un ouvrage de 1968 », explique l’évêque de Nancy et de Toul.

Vient ensuite la rencontre entre Mgr Papin et le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lors de la visite ad limina (ndlr : visite des évêques à Rome) de 2004. « C’est la meilleure rencontre que l’on a eu avec les services du pape, dans le cadre de cette visite. C’était un homme d’une très grande douceur, d’une très grande écoute », avoue-t-il. Il découvre ainsi un homme bien éloigné de la caricature de « Panzer cardinal » que certains faisaient de lui. « C’est un peu honteux comme appellation, il avait été enrôlé de force dans les jeunesses hitlériennes. Comme beaucoup de jeunes, il n’a pas eu le choix », rappelle Mgr Papin.

Joseph Ratzinger est devenu Benoît XVI

Lors d’une nouvelle visite ad limina en 2012, Mgr Jean-Louis Papin rencontre finalement celui qui est devenu Benoît XVI, le 265e Pape de l’Eglise catholique. « Jean-Paul II aimait rencontrer personnellement les évêques, pendant 15 à 20 minutes. On pensait que le Pape Benoît XVI allait faire la même chose, mais il a en fait reçu les évêques d’une même province pendant une heure. Nous étions un peu déçus parce que la rencontre personnelle avec le Pape, c’est toujours important. Finalement, cela a été un moment absolument extraordinaire. Nul besoin d’interprète car il parlait parfaitement français », se remémore Mgr Papin.

En tant qu’expert théologien, Joseph Ratzinger a participé aux quatre sessions du concile Vatican II, de 1962 à 1965. Il a été un ardent prometteur du renouveau de l’Eglise voulue par le Pape Saint Jean XXIII. En tant que pape, Benoît XVI a publié de nombreux écrits et a marqué les esprits à travers de nombreux discours, tous teintés de son attachement à la personne de Jésus. En témoigne ce qui aurait été sa dernière parole : « Seigneur je t’aime ». Benoît XVI a été l’initiateur du tournant de l’Eglise dans la lutte contre la pédophilie. « On lui reproche de ne pas être allé assez loin mais la prise de conscience de l’Eglise a été progressive », admet Mgr Papin. Joseph Ratzinger n’était pas connu pour être un grand communiquant mais il était un homme humble et disponible, qui ne voulait être qu’un professeur de théologie. « Un humble ouvrier de la vigne du Seigneur », effrayé à l’idée être pape, mais qui s’est mis à la disposition de l’Eglise.