« Le règne de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17, 20-25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme les pharisiens demandaient à Jésus
quand viendrait le règne de Dieu,
il prit la parole et dit :
« La venue du règne de Dieu n’est pas observable.
    On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !”
En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Puis il dit aux disciples :
« Des jours viendront
où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme,
et vous ne le verrez pas.
    On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !”
N’y allez pas, n’y courez pas.
    En effet, comme l’éclair qui jaillit
illumine l’horizon d’un bout à l’autre,
ainsi le Fils de l’homme,
quand son jour sera là.
    Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup
et qu’il soit rejeté par cette génération. »

Source : AELF

Méditation Père Sébastien Antoni 

Les choses qui nous sont familières échappent souvent à notre regard. Nous savons qu’elles sont là, qu’elles soutiennent notre vie, comme un fond sûr et discret. Elles semblent invisibles, et pourtant elles sont essentielles. Nous nous en rendons compte surtout lorsqu’elles viennent à manquer. De la même manière, le Royaume de Dieu n’attire pas les regards : il se trouve au cœur de notre quotidien, dans la familiarité de nos vies.

« Le royaume de Dieu ne vient pas de façon à attirer l’attention, et personne ne dira : ‘Le voilà ici !’ ou : ‘Le voilà là !’ Car le royaume de Dieu est au milieu de vous. »

Le Royaume de Dieu se révèle pleinement seulement lorsqu’il traverse notre vie ordinaire, qu’il la transforme de l’intérieur. Il ne peut être réduit à un signe extérieur, une démonstration spectaculaire. Tout comme l’amour véritable ne se limite pas à un cadeau ou à un bijou, le Royaume ne peut se montrer que par la vie elle-même, par nos actes, nos gestes, notre manière d’être.

« Un temps viendra où vous voudrez voir ne serait-ce qu’un seul jour du Fils de l’homme, mais vous ne le verrez pas. On vous dira : ‘Le voilà !’ ou : ‘Le voilà !’ Ne partez pas, ne le suivez pas. Car comme l’éclair, qui traverse le ciel d’un bout à l’autre, ainsi sera le Fils de l’homme en son jour. »

Personne ne peut enfermer le Royaume dans une forme ou une idéologie. Il coïncide avec la vie elle-même. Les signes peuvent l’indiquer, mais ils ne le remplacent pas. Aujourd’hui encore, nous sommes tentés de chercher des sécurités, des certitudes granitiques face à l’incertitude. Mais les saints, eux, savaient seulement qu’ils étaient profondément aimés. Ils ont souvent emprunté des chemins jamais tracés, non par relativisme, mais par réalisme : un réalisme fondé sur l’amour de Dieu, un amour que seuls ceux qui se donnent entièrement peuvent connaître.