La fête du Christ Roi, une royauté au service des plus petits
Ce dimanche 23 novembre, les chrétiens fêteront le Christ Roi de l’univers. Une célébration qui marque la fin de l’année liturgique. Le père Luc Jourdan, curé de la paroisse Sainte-Bernadette à Montpellier et vicaire épiscopal du diocèse de Montpellier, en explique la signification profonde : une royauté qui se fait service et humilité.
La fête du Christ Roi expliquée par le père Luc Jourdan © RCFUne fête qui clôt l’année liturgique
La fête du Christ Roi vient marquer la fin du temps ordinaire et précède le temps de l’Avent, qui conduit à Noël. Elle célèbre la royauté du Christ, non pas dans un sens de pouvoir ou de domination, mais comme une royauté de service.
"Dans l’Évangile du jour, explique le père Luc Jourdan, on lit le passage du procès de Jésus où Pilate lui demande : “Es-tu le roi des Juifs ?” C’est le début du procès politique."
Le prêtre rappelle que ce moment concentre deux dimensions : un procès religieux, car Jésus se dit Fils de Dieu (ce qui choque ses contemporains), et un procès politique, parce que son message est perçu comme une menace pour l’ordre établi.
"Mais, souligne-t-il, Jésus renverse la symbolique du pouvoir : le roi devient serviteur. Sa royauté n’est pas celle de la puissance, mais celle de l’amour et du don de soi."
Une royauté de service et de charité
Cette fête invite à relire l’Évangile à la lumière du service et de la charité. Longtemps, elle a d’ailleurs été associée à la Journée du Secours catholique, pour rappeler que la foi ne peut être séparée de la solidarité.
"Oui, Jésus Christ est Roi de l’univers, mais sa royauté passe par le service des plus pauvres, des plus humbles. Il est révélateur du Royaume de Dieu, mais d’un royaume qui n’est pas de ce monde", précise le père Jourdan.
Dans cette perspective, le Christ Roi devient l’icône d’une royauté paradoxale, une puissance qui s’exprime dans la fragilité et le don.
Une pédagogie de la foi
Chaque grande fête liturgique s’inscrit dans une pédagogie spirituelle. La fête du Christ Roi prépare à accueillir le mystère de l’Incarnation, celui d’un Dieu qui vient habiter parmi les hommes.
"Les temps liturgiques sont là pour nous aider à approfondir le mystère de Dieu. Avec Noël, c’est le mystère de l’Incarnation : Dieu se fait homme, il vient chez nous et en nous. Cela demande de la méditation, de la contemplation", confie le prêtre.
Cette fête nous conduit ainsi à réfléchir sur notre manière de vivre notre foi : entre la verticalité de la prière et l’horizontalité de la charité.
La chrétienté, c’est tenir ensemble ces deux dimensions : la foi qui nous relie à Dieu et la vie quotidienne qui nous relie aux autres.
Une transition vers l’Avent et Noël
Placée juste avant le premier dimanche de l’Avent, la fête du Christ Roi ouvre le cœur des fidèles à l’attente du Sauveur.
"L’année liturgique commence avec la naissance de Dieu et se clôt avec la contemplation des fins dernières. C’est une manière de relire toute l’histoire du salut, de la Création à la vie éternelle", explique le père Jourdan.
Elle invite à vivre la foi dans une perspective d’espérance, en se préparant à accueillir le Roi qui vient, non pas en gloire, mais dans la simplicité d’une crèche.
Une royauté qui nous transforme
À travers cette fête, l’Église nous rappelle que le Christ règne en servant.
Sa royauté est celle du don, de la paix et de la fraternité. Elle nous appelle, à notre tour, à faire de nos vies des lieux de service, de justice et de compassion.
"Le Christ ne règne pas en dominant, mais en aimant. C’est cette logique évangélique que nous sommes invités à vivre, particulièrement à l’approche de Noël", conclut le père Luc Jourdan.


Chaque semaine, un acteur du diocèse de Montpellier prend la parole pour partager son regard sur l’actualité, les rassemblements, les fêtes religieuses et les grandes célébrations qui rythment la vie diocésaine.
