« Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens... " (Lc 21, 20-28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées,
alors sachez que sa dévastation approche.
    Alors, ceux qui seront en Judée,
qu’ils s’enfuient dans les montagnes ;
ceux qui seront à l’intérieur de la ville,
qu’ils s’en éloignent ;
ceux qui seront à la campagne,
qu’ils ne rentrent pas en ville,
    car ce seront des jours où justice sera faite
pour que soit accomplie toute l’Écriture.
    Quel malheur pour les femmes qui seront enceintes
et celles qui allaiteront en ces jours-là,
car il y aura un grand désarroi dans le pays,
une grande colère contre ce peuple.
    Ils tomberont sous le tranchant de l’épée,
ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ;
Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens,
jusqu’à ce que leur temps soit accompli.
    Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
    Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
    Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.

    Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche. »

Source : AELF

Méditation Père Michel Martin Prével 

La vision apocalyptique de Jésus s’approfondit de plus en plus. On est maintenant dans le film hollywoodien d’une catastrophe mondiale : villes et villages sont détruits, la mer est déchaînée, les cieux sont « ébranlés ». Vision qui plait à certains visionnaires du chaos, qui fonctionnent par la peur, outil diabolique par essence. L’espérance n’ignore pas la dureté des temps présents, mais elle ne cesse de fixer un autre but. Espérer c’est vivre comme si un autre monde était déjà là, en en vivant les prémices. Voilà pourquoi on peut « se redresser et relever la tête, car notre rédemption approche », deux verbes qui parlent de résurrection. 

Le monde s’affole et s’agite, épouvanté, avec des solutions trop humaines, ou bien choisit de se boucher les yeux et de vivre en vase clos, non sans désespérance. Nous choisissons de persévérer dans la prière et la charité, aimantée par Celui qui vient et que notre cœur aime. Relever la tête sert à voir plus loin que le temps présent, pour attendre l’aurore, car la nuit s’achève. La mort n’a pas le dernier mot, mais elle profite de son effet délétère pour nous enfermer dans un temps trop court au regard de notre éternité. La fin du monde n’est que la fin d’un monde, dont il est facile d’imaginer que le suivant sera bien meilleur, puisque le « fils de l’Homme y règne, avec grande puissance et grande gloire ».