" Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive " (Mt 10, 34 – 11, 1)
" Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive "
Méditation de l'évangile (Mt 10, 34 – 11, 1) par le père Jean-Marie Petitclerc
Chant final : "Regardez le Fils aimé du Père" par Ad Dei Gloriam
alexandra-seinetÉvangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
« Ne pensez pas que je sois venu
apporter la paix sur la terre :
je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer
l’homme de son père,
la fille de sa mère,
la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la trouvera.
Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions
qu’il donnait à ses douze disciples,
il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole
dans les villes du pays.
Source : AELF
Méditation Père Jean-Marie Petitclerc
À l’heure où Léon XIV place son pontificat sous le signe de la paix, cette parole de Jésus « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » peut paraître surprenante … Mais rappelons qu’il ne nous donne pas la paix à la manière du monde, une paix si souvent basée sur l’équilibre des forces, mais à sa manière : une paix fondée sur l’acceptation de la différence de l’autre. Voici pourquoi, à mes yeux, il utilise ce mot de glaive, afin de nous faire découvrir qu’il ne s’agit pas d’une paix fusionnelle, mais d’une paix respectueuse de la différence de l’autre.Ainsi il parle de séparer l’homme de son père , la fille de sa mère. Ce qu’il remet en cause, ce n’est pas l’amour filial, mais c’est un amour fusionnel.Car il est une manière de parler de « ses » parents, de « ses » enfants qui peut masquer une façon de vouloir se les approprier. Dans la pratique de mon métier d’éducateur spécialisé, j’ ai rencontré des enfants qui souffraient d’être peu ou pas aimés, mais j’en ai rencontré d’autres qui souffraient d’être trop aimés, mais dans une relation tellement fusionnelle qu’elle ne leur permettait pas d’advenir comme sujet.. « Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » Jésus ne se pose pas comme concurrent de nos amours terrestres, mais il nous invite à aimer « comme lui nous a aimés, » c’est-à-dire en accueillant l’autre dans sa différence. « Qui vous accueille m’accueille » … et accueillir, ce n’est pas se mettre en avant, c’est laisser l’autre s’avancer. Et Jésus de conclure en nous invitant à prendre notre croix, plutôt qu’à refuser de la voir ou à la faire porter par d’autres. Prendre sa croix, c’est s’accepter avec ses failles et ses limites. Car c’est peut être seulement si j’accepte moi-même de reconnaitre mes failles et mes limites que je suis capable d’accueillir l’autre avec ses failles et ses limites. Puissions-nous aujourd’hui, dans toutes les rencontres que nous allons effectuer, être habités par ce sens de l’accueil!


Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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