« Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? » (Mt 8, 28-34)
Méditation de l'évangile (Mt 8, 23-27 par la Mgr Emmanuel Gobillard
Chant final : Kyrie messe en Sol Schubert par Atlanta Symphony Chorus and Orchestra
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
comme Jésus arrivait sur l’autre rive,
dans le pays des Gadaréniens,
deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ;
ils étaient si agressifs
que personne ne pouvait passer par ce chemin.
Et voilà qu’ils se mirent à crier :
« Que nous veux-tu, Fils de Dieu ?
Es- tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? »
Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
Les démons suppliaient Jésus :
« Si tu nous expulses,
envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
Il leur répondit :
« Allez. »
Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ;
et voilà que, du haut de la falaise,
tout le troupeau se précipita dans la mer,
et les porcs moururent dans les flots.
Les gardiens prirent la fuite
et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela,
et en particulier ce qui était arrivé aux possédés.
Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ;
et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent
de partir de leur territoire.
Source : AELF
Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard
Comment Jésus a-t-il donc réagi lorsque cet homme s’est précipité sur lui en l’insultant ? L’attitude de Jésus est de faire la différence entre la personne et ses actes. Il commence par ignorer la personne et ne s’adresser qu’au démon. Tel un bon médecin, Jésus commence par s’attaquer au mal, d’autant plus qu’ici le mal empêche la personne d’être libre. Le premier combat de Jésus sera de redonner la liberté à cet homme. Jésus combat avec fermeté ce qui possède cet homme. Derrière cette possession nous pouvons voir le démon lui-même mais aussi ces idéologies sectaires qui emprisonnent l’homme dans un système de pensée dont il ne peut plus se défaire. Il va réussir à le libérer mais cette libération a un prix. Elle coûte cher ! Elle nous oblige à préférer la personne à tout le reste, même si cela doit nous coûter financièrement très cher. Ici, pour sauver un seul homme, Jésus sacrifie ce qui fait l’économie du village, comme pour nous rappeler qu’on ne peut instrumentaliser la personne humaine mais qu’au contraire, dans certains cas, il faut être capable de tout lui sacrifier. L’idéologie dominante, dans nos sociétés de consommation, c’est l’argent qui nous empêche d’être libres. Dans cet Évangile, Jésus a su combattre avec courage le démon présent dans ce pauvre homme, sans juger la personne, mais au contraire, en l’aimant par-dessus tout, c'est-à-dire en la considérant comme plus importante que tout le reste. Jésus peut dire à cet homme : Je t’ai préféré à tout : aux biens matériels, au pouvoir, et même à ma réputation. Jésus en effet, à la fin de l’Évangile, pour avoir préféré la liberté de cet homme au pouvoir de l’argent, sera chassé du territoire. Dieu nous préfère à tout, et lorsque nous nous égarons, lorsque nous avons, à cause du péché, perdu notre liberté, il peut montrer ses dents, contre ce qui est la cause de notre esclavage, pas contre nous. Dieu est le modèle de l’éducateur. Nous pouvons le croire sévère parfois mais ce n’est pas nous qu’il détruit, ce sont nos idoles, nos esclavages, pour que nous puissions vivre.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
Découvrez aussi la page Prière du jour pour prendre un temps de recueillement au quotidien.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !