« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors...» (Lc 11, 37-41)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
   pendant que Jésus parlait,
un pharisien l’invita pour le repas de midi.
Jésus entra chez lui et prit place.
   Le pharisien fut étonné
en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions
précédant le repas.
   Le Seigneur lui dit :
« Bien sûr, vous les pharisiens,
vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat,
mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis
de cupidité et de méchanceté.
   Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur
n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?
   Donnez plutôt en aumône ce que vous avez,
et alors tout sera pur pour vous. »


Méditation Père Michel Quesnel 

Qu’est-ce que la pureté ? Pour une chose, c’est quand elle n’est pas mélangée à une autre chose. Du vin pur, c’est du vin dans lequel on n’a pas versé d’eau. Pour une personne, c’est plus compliqué. On dit qu’elle a les mains propres quand elle se les est lavées. On dit qu’elle a les mains pures quand elle est honnête, et qu’elle est moralement irréprochable.

Le judaïsme du temps de Jésus était très attentif à la pureté extérieure, parce qu’on ne possédait pas d’antiseptiques et que le moindre contact avec une chose ou une personne souillée pouvait entraîner de la contagion. Les Jérusalémites les plus observants prenaient même des bains de purification, par exemple à la piscine de Siloé, avant d’offrir des sacrifices ou de prendre des repas festifs. 

Mais Jésus transforme la notion. Pour lui, la pureté est essentiellement morale. Elle est intérieure. Elle est perceptible à travers ce que les gens disent ou font, ainsi qu’à travers la qualité de leur écoute. Elle n’a rien à voir avec la surface du corps.  

Jésus a touché des lépreux pour les guérir. A Naïn, lorsqu’il a ressuscité le fils de la veuve, il a touché le cercueil (Lc 7,14). Chaque fois, au plan rituel, il a contracté une impureté.

La pureté rituelle s’obtient par un lavage matériel. La pureté morale relève de la conversion, la conversion permanente et la reconnaissance de son péché. Faisons comme Jésus. Pour être purs, inspirons-nous comme lui du Psaume 51 : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. »