Cierges : des flammes allumées pour la prière… et une source de revenus pour les paroisses
Chaque mois, la chronique économique diocésaine éclaire les coulisses de la vie matérielle de l’Église. Ce mois-ci, Thierry Seguin, économe du diocèse de Poitiers, nous parle d’un sujet à la croisée du spirituel et du financier : les cierges allumés dans les églises, et les dons qui les accompagnent.
Chaque année, ce sont environ 100 000 euros de cierges qui sont consommés dans le diocèse.Dans les sanctuaires comme dans les paroisses, le geste d’allumer un cierge est profondément ancré dans la pratique des fidèles. "C’est une prière silencieuse, une intention confiée à Dieu, à la Vierge ou à un saint", explique Thierry Seguin, économe du diocèse de Poitiers. "La flamme, c’est la trace de notre passage, une lumière qu’on laisse dans l’église, en espérant qu’elle continue de brûler même après notre départ."
Ce geste simple, souvent discret, est universel. On le retrouve dans un très grand nombre d’églises, dès lors qu’elles sont ouvertes. Il est généralement associé à une offrande, versée dans un tronc ou, plus rarement, via une borne électronique. "L’offrande est libre, mais une indication est souvent donnée, qui correspond environ au double du prix d’achat du cierge", précise l’économe.
Une ressource stable, mais variable selon la fréquentation
Ces dons représentent une ressource financière non négligeable pour les paroisses. Chaque année, ces offrandes de cire rapportent environ 100 000 euros. Mais cette somme ne revient pas au diocèse lui-même : "Ce sont des ressources qui restent au niveau local. Chaque paroisse gère ses cierges de manière autonome", insiste Thierry Seguin.
Certaines bougies sont utilisées pour des célébrations liturgiques ou offertes aux enfants lors d’événements religieux. D’autres sont mises à disposition contre une offrande, et les paroisses sont encouragées à adapter leur offre. "Les neuvaines ou les cierges représentant les saints patrons des églises ont de plus en plus de succès", note-t-il.
Vers des moyens de paiement modernes ?
Avec la baisse de l’usage de l’argent liquide, la question de la modernisation des troncs se pose. Si les paniers de quête électronique commencent à se répandre, les bornes pour les cierges sont encore peu nombreuses. "Les paroisses y réfléchissent, mais peu ont encore franchi le pas", admet Thierry Seguin.
Ces dispositifs pourraient pourtant répondre à un besoin : celui des visiteurs occasionnels, souvent non pratiquants, qui poussent la porte d’une église pour un moment de silence, de recueillement… et parfois, pour allumer une lumière.


Avec la participation de Thierry Seguin, économe diocésain.
