Avec François, vivons humblement un jeûne à notre mesure
Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour lui-même, il n’y allait pas de main morte ! Un épisode des Fioretti raconte qu’il a jeûné seul pendant 40 jours sur une île au milieu d’un lac… et qu’il se serait contenté de la moitié d’un des deux petits pains qu’il avait emporté avec lui… pour ne pas s’enorgueillir d’avoir, comme le Christ, pris ni eau ni nourriture pendant 40 jours.
Mais par ailleurs, François d'Assise affirme : « Que c'est tout autant un péché de soustraire sans discernement au corps ce qui lui est dû, que de lui offrir le superflu sous l'empire de la gourmandise. ». Il le dit lors de l’épisode dont voici un extrait : Une nuit que tous les autres dormaient, un frère se mit à crier : « Je meurs, frères, je meurs de faim ! » Séance tenante, le pasteur dévoué procure à sa brebis malade le remède approprié : il fait préparer un souper copieux et appétissant [bien que fruste ; on n’avait pas de vin ; l’eau comme d’ordinaire en tint lieu.] Il commença le premier à manger et pour que frère n’eût pas à en rougir, il invita tous les autres à la même charitable opération. On prit ce repas en louant Dieu, puis, afin de ne manquer à aucun de ses devoirs de charité, le Père en tira, pour ses fils, une longue leçon sur la vertu de discernement. Il leur prescrivit d’offrir toujours au Seigneur une offrande assaisonnée de sel : chacun doit tenir compte de ses forces. »
François, tout comme Claire d’Assise met en évidence que le jeûne doit être pratiqué avec prudence, sous le regard de Dieu et pour le louer. Alors seulement, il est vertu de tempérance et conduit à Dieu. La tempérance n'est vertueuse qu'autant que l'amour de Dieu l'inspire. Dans la règle de 1223, François écrit : « Ils jeûneront de la Toussaint à Noël. Pour le saint carême qui, commençant à l’Epiphanie, dure quarante jours consécutifs, et que notre Seigneur a consacré par son saint jeûne, que ceux qui veulent bien l’observer soient bénis du Seigneur, et que ceux qui ne veulent pas n’y soient pas astreints. Tous, au contraire, devront jeûner pendant l’autre carême qui dure jusqu’à la Résurrection du Seigneur. Le reste de l’année, les frères ne seront tenus au jeûne que le vendredi. En cas de nécessité évidente, les frères ne seront pas tenus au jeûne corporel.
Avec saint François, vivons un vendredi saint dans un jeûne à notre mesure.
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