« Au jour du Jugement, Tyr et Sidon... » (Mt 11, 20-24)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus se mit à faire des reproches
aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles,
parce qu’elles ne s’étaient pas converties :
    « Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
ces villes, autrefois, se seraient converties,
sous le sac et la cendre.
    Aussi, je vous le déclare :
au jour du Jugement,
Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.
    Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ?
Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi
avaient eu lieu à Sodome,
cette ville serait encore là aujourd’hui.
    Aussi, je vous le déclare :
au jour du Jugement,
le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. »

Source : AELF

Méditation Père Jean-Marie Petitclerc 

On donne parfois pour titre, à l’extrait d’évangile que nous venons d’entendre: «Les malédictions prononcées par Jésus ». Mais Jésus ne se situe pas dans le registre de la malédiction, mais dans celui de la plainte. Il ne dit pas « maudit sois-tu! » mais « malheur à toi! ». Car n’oublions pas qu’il ne s’agit jamais de chercher dans une page d’évangile autre chose qu’un chemin de bonheur. « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit complète » aime répéter Jésus. Voici donc qu’il reproche aux habitants des villes qu’il cite de ne pas avoir su lire les signes, dont ils ont été les témoins, comme un appel à la conversion. Et rappelons que le mot conversion, au sens biblique du terme, n’a pas le sens qu’il a en mathématiques, où convertir une fraction, c’est écrire différemment la même chose : 2/4 = ½. Il s’agit plutôt du sens qu’il a dans le domaine de la pratique du ski, a savoir, face à un obstacle, opérer à l’arrêt un demi-tour, au risque pour le débutant de se prendre les pieds dans les planches. La flèche, qui bien souvent oriente nos paroles et nos actes, est dirigée vers notre ego. Se convertir, c’est lui faire opérer un demi-tour, en la dirigeant vers l’autre. Tel est le chemin de bonheur préconisé par l’évangile. Ne te centre pas sur toi-même, mais mets-toi au service de l’autre. Alors tu découvriras la joie de servir.

              Puissions-nous, au cours de la journée qui s’ouvre devant nous, trouver des occasions de servir notre prochain … et découvrir ainsi, en nous convertissant, la joie de l’Évangile !