A Tours, un week-end pour se former sur le corps
Parmi l'héritage qu'a laissé Jean-Paul II, la théologie du corps reste sans doute l’un des plus marquants et parmi les moins compris de son époque. Aujourd’hui, elle continue d'être étudiée, épluchée et enseignée, et l'Eglise la partage au plus grand nombre. À Tours, un week-end entier sera consacré à la théologie du corps, lors du Forum Wahou, les 11 et 12 octobre prochains. Entretien avec Benoît Simonneaux et Inès de Bournonville, organisateurs du forum.
Benoît Simonneaux et Inès de Bournonville, organisateurs du Forum Wahou à ToursEn quelques mots, expliquez-nous le concept Forum Wahou.
Benoit - Un Forum Wahou, c'est un week-end de formation, un cadeau que l'on se fait pour se former sur ce qu'est le corps dans le plan de Dieu. On a souvent des difficultés par rapport au corps, et on se demande 'mais pourquoi est-ce que mon corps existe ? Pourquoi je n'arrive pas à me regarder dans la glace ?' Le Forum Wahou, c'est fait pour prendre conscience que Dieu a voulu ce corps, qu'il y a un plan divin sur le corps humain. C'est juste se faire un cadeau que de comprendre pourquoi l'Église dit tout cela.
Pendant cinq ans, le pape Jean-Paul II donnait chaque mercredi des catéchèses sur ce thème. Ça veut dire quoi concrètement la théologie du corps ? Et qu'est-ce qu'il a dit de la part de l'Église sur ce thème-là ?
Benoit - On va juste détacher les deux mots, il y a théologie d'un côté et corps de l'autre. La théologie, c'est le fait de pouvoir parler de Dieu avec notre intelligence humaine. Dieu nous a laissé dans notre intelligence des marques, des traces, pour qu'on puisse comprendre qui est Dieu, comprendre quelle est sa grandeur. La théologie, c'est utiliser notre intelligence pour comprendre notre corps qui dit quelque chose de Dieu. Jean-Paul II parlera même du sacrement du corps. Notre corps révèle de manière visible l'invisible la grandeur de Dieu. C'est cela que Jean-Paul II nous a transmis lors de ses 130 catéchèses, et c'est le plus grand enseignement qu'un pape n'ait jamais fait sur un même sujet. C'est un trésor immense que l'on n'a pas encore fini de découvrir.
Le pape François en reparlait notamment dans Amoris Laetitia. Il y a plus de 60 occurrences à la théologie du corps dans cette lettre apostolique.
Est-ce que c'était un sujet qui était abordé avant Jean-Paul II ? Il a dû le faire d'une manière différente de ce qui avait été fait avant ?
Benoît - Le corps a toujours une place particulière dans l'Église. Ça a toujours été un sujet abordé, notamment dans l'art. Il y a toujours eu plein de peintures, plein de sculptures, les moines eux-mêmes présentaient le corps, et souvent nu. L'érotisation du corps n'est pas un souci, et c'est d'ailleurs cette éros, cette beauté du corps humain dont Benoît XVI parle dans Caritas in Veritate. Ce n'est pas juste Jean-Paul II, c'est vraiment toute l'Église qui s'empare du sujet. En Juillet 1968, est sortie une encyclique du pape Paul VI, Humanae Vitae, qui est venue dire que la contraception de manière médicale, notamment avec la pilule du lendemain, n'était pas dans le plan de Dieu. Et là, tombe la bombe atomique dans toute l'Église. Tous se disent, mais qu'est-ce qu'il a sorti ? Et ce n’est que 20 ans après que Jean-Paul II va reprendre cette encyclique en disant, 'ce qu'a voulu dire notre Saint-Père avant, ce n'est pas faux. Et je vais vous montrer pourquoi est-ce qu'il avait raison.' Donc la place du corps a pris une place très importante dans l'Église, avec cette tension qu'avait créée Humanae Vitae. Jean-Paul II va reprendre tout cela pour redonner au corps sa splendeur que le bon Dieu veut.
Wahou, que le corps est beau. Wahou, nous sommes faits pour aimer, pour se donner complètement, quel que soit notre état de vie
Jean-Paul II est décédé il y a 20 ans est ce que ses catéchèses datent de 1984. Sont elles encore d’actualité dans notre monde aujourd'hui, en 2025 ?
Benoit - Évidemment qu'elles sont toujours d'actualité. La liberté de l'Homme, ce n'est pas de faire n'importe quoi avec son corps. La liberté, c'est de choisir le bien. Or le bien, il est défini par le bien lui-même, qui est Dieu. Et donc Dieu nous a laissé dans notre corps aussi des traces pour comprendre comment est-ce qu'on peut avancer. De sa conception à son décès, la vie est sacrée et doit être protégée. Mettre en place des choses qui vont à l'encontre de cette vie-là, c'est nécessairement se blesser soi-même. Donc dans ce fameux slogan qu'on entend souvent, 'mon corps, mon choix', en réalité, je crois profondément que c'est 'mon corps, son choix'. 'Son choix' doit être, évidemment pour Dieu créateur.
Et le but du Forum Wahou, c'est quoi exactement ? Et sous quelle forme est-ce que ça se vit ?
Inès - Il y a plusieurs temps dans ce week-end. D'abord des enseignements donnés par des personnes qualifiées et compétentes, des moments de prières, des moments de partage et de témoignages aussi. Au début et à la fin du week-end on se dira 'Wahou, que le corps est beau. Wahou, nous sommes faits pour aimer, pour se donner complètement, quel que soit notre état de vie, que nous soyons célibataires, mariés, fiancés, consacrés.'
Quelle est la place pour la spiritualité et la foi dans ce Forum Wahou ?
Inès - On commence ce forum en se mettant d'abord sous le regard de Dieu avant les enseignements. Nous aurons même une veillée d'adoration le soir, pour être en cœur à cœur avec le Seigneur, et un espace de confession. Il y aura des prêtres et la messe le dimanche, c'est un peu comme un temps de retraite. C'est un cadeau, un week-end où on peut prier, et recevoir les grâces que le Seigneur veut nous donner.
INFOS PRATIQUES :
- Destiné à tout adulte qui a un corps
- Lycée Saint Grégoire de Tours, samedi et dimanche 11 et 12 octobre
- Inscriptions en cliquant juste ici


Un acteur de la vie locale qui fait l’objet de l’actualité, est interrogé par un journaliste de la rédaction.
