Une campagne de promotion du don de gamètes
L’agence de la biomédecine lance cette semaine une massive campagne de communication et de promotion du don de gamètes. Elle le faisait déjà chaque année. Mais la nouvelle loi bioéthique a ouvert la procréation assistée à tous, aux femmes seules, en couple de femmes... Et avec elle, on observe une demande accrue qui a été totalement sous-évaluée par le gouvernement. 3.500 nouvelles requêtes ont été enregistrées contre les 1.000 attendues au démarrage.
Un budget de 3,8 millions d'euros sur le dos des Français
Le budget alloué à cette campagne a été multiplié par cinq par rapport aux autres années. Elle atteint la somme de 3,8 millions d’euros ! Sur nos deniers publics. Il y a peu de donneurs. 317 hommes ont donné leur sperme en 2019. Un chiffre en baisse de 18% par rapport 2018. De leur côté, 836 femmes ont fait un don d'ovocytes, en augmentation de 7.5%. Il est notable de remarquer qu’il y a plus de donneuses femmes alors que c’est bien plus compliqué et plus risqué : il faut subir une stimulation ovarienne avec des traitements hormonaux, puis une ponction sous anesthésie générale.
Les dons sont rares, ce qui montre bien que ce n’est pas rien, de donner ses gamètes. C’est la possibilité d’être père ou mère biologique d’un ou plusieurs enfants. Il faut savoir qu’un même donneur de sperme peut aboutir à la naissance de 10 enfants, selon les règles en vigueur. Par ailleurs, ce que la loi a changé aussi, c’est qu’à partir du 1er septembre 2022, un donneur devra obligatoirement accepter que son identité puisse être révélée aux enfants nés de leur don, si cet enfant en fait la demande, et seulement à sa majorité.
Faire appel à l'émotion des futurs donneurs
Cette nouvelle campagne est axée sur l’émotion et s'articule autour du mot "merci". Et sur l’injonction faite à tous de donner, et cela dès 18 ans, et même si l’on n’est pas soi-même déjà parent. "Grâce à votre don d’ovocytes, vous leur donnez la possibilité de devenir parents". Ces slogans viennent appuyer sur des ressorts d’altruisme. Le pathos, l’émotion, viennent tirer de bonnes ficelles du cœur humain : notre sensibilité et notre disposition à la générosité. Mais ces ficelles peuvent aussi brouiller notre discernement. D’autant qu’elles sont particulièrement efficaces car elles laissent peu de place à la critique ou au débat.
Il y aussi une forme de culpabilisation implicite : si vous ne donnez pas, certains n’auront pas d’enfant. On lit sur leur site "Avec la nouvelle loi, de plus en plus de personnes pourront faire appel à la PMA. Aujourd’hui, plus que jamais, elles comptent sur vous". Tout ça provoque une immense confusion, avec le don de sang par exemple. Alors même que cela n’a rien à voir. Avec le don de gamètes, on n’est pas dans le soin mais dans la réponse à un désir. Les gamètes sont des cellules porteuses de vie, c’est en cela qu’elles sont si particulières. Mais elles ne sont pas vitales. Si les banques de gamètes, les Cecos, sont à sec, personne ne va mourir.
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